Le 11 août 2021, la deuxième plus grande centrale syndicale du pays, la Confédération syndicale des Travailleurs du Mali (CSTM), a déposé un préavis de grève de trois jours, à compter du lundi 30 août 2021, sur la table du gouvernement. Les raisons de ce nouveau préavis de grève ont été expliquées ce vendredi 13 août 2021 par les responsables de la CSTM aux journalistes, au siège de la centrale syndicale, sis au quartier du fleuve.
Cette conférence de presse était animée par le secrétaire général de la CSTM et membre du Conseil national de Transition (CNT), Hamadoun Amion GUINDO, qui avait à ses côtés plusieurs autres responsables du Comité exécutif de la centrale syndicale. L’objectif était d’informer l’opinion nationale et internationale sur le dépôt du préavis de grève.
L’occasion a été propice pour dénoncer la lenteur dans la mise en œuvre des engagements pris par l’Etat face aux travailleurs. «Le mercredi, nous avons déposé un préavis de grève sur la table du gouvernement. Ce qui, du point de vu des textes, doit nécessiter l’ouverture d’un dialogue entre nous et le gouvernement », a expliqué M. Guindo.
Il a rappelé qu’avant ce préavis de grève, la CSTM avait déposé un cahier de doléances le 14 juillet 2021 auprès du département du Travail de la Fonction publique et du dialogue social, auquel le gouvernement n’a pas réagi. «Au regard du silence observé par le gouvernement autour de ce cahier de doléances, le Comité exécutif de la CSTM décide d’une grève générale de 72 heures sur toute l’étendue du territoire à compter du 30 août 2021, si ses doléances ne sont pas respectées. La grève prendra fin le mercredi 1er septembre 2021 à minuit », a dit Hamadoun Amion GUINDO, membre du CNT.
Ce cahier, dit-il, comprend trois parties, à savoir : le respect des engagements pris sur le plan international relatifs aux principes et droits fondamentaux au travail et conventions. Il s’agit aussi de la mise en œuvre des Accords conclus avec le gouvernement et le Conseil national du Patronat du Mali (CNPM). Et la troisième partie est consacrée à de nouvelles doléances.
L’un des temps forts de cette conférence de presse a été les réponses données par le conférencier à la question de double fonction qu’il exerce en tant que membre du CNT et secrétaire général d’une centrale. Sur cette question, M. GUINDO a tranché. «Je suis effectivement membre du CNT. Je crois l’avoir dit lors d’une conférence de presse, je ne représente pas le M5, et je ne représente pas plus la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) au CNT. Je n’ai pas demandé à être là-bas ; jamais. Ils nous ont saisis indirectement, on n’a même pas répondu. Malgré tout, ils ont dit, nous avons besoin de la personne de Guindo. Ensemble, nous nous sommes battus pour le changement », a-t-il souligné.
Il aussi ajouté : «C’est un endroit où il faut débattre des problèmes de ce pays. Je ne représente là-bas que moi-même. Aucune autre légitimité. Il faut que cela soit très clair. Il n’y a pas que moi seul, c’est tout le monde au niveau du CNT. Toutes les autorités qui ont été mises en place, que ça soit le CNT, le gouvernement. Il y a aucune légitimité, encore moins la légalité. Nous sommes dans une situation exceptionnelle. Comment réfléchir pour poser les jalons d’un nouveau Mali. C’est à cet exercice que nous sommes appelés. Je ne représente pas la CSTM, encore moins le Peuple malien. Je n’ai pas été élu. Les camarades qui sont là-bas sont des conseillers, même si certains se font appeler honorables. Je suis conseiller et c’est tout. Ça n’entame en rien mon statut de syndicaliste. Ils m’ont proposé d’être le président de la commission assainissement, j’ai refusé. J’ai répondu que je ne suis pas venu pour ça. Vous m’avez appelé, je suis venu vous écouter. Certains m’ont interpellé sur la question, ils m’ont dit que je devais démissionner de la CSTM, étant devenu membre du CNT. J’ai répondu que je n’ai pas demandé à être membre du CNT. La main qui a écrit mon nom, la même main n’a qu’à le barrer. Et c’est tout. Et l’organe qui m’a amené là-bas n’existe plus. C’est la vice-présidence, et comme vous l’aurez constaté, elle n’existe plus. A la CSTM ici, j’ai un mandat. Comment on va laisser son mandat, trahir la confiance placée en vous pour dire que je suis membre du CNT. »
S’agissant du Conseil économique, social et culturel dirigé par son rival, Yacouba Katilé, le patron de la CSTM dira que c’est une institution illégalement composée. D’ailleurs, de son avis, le contexte ne s’y prête pas, et la transition n’a pas vocation à s’engager dans des faux problèmes.
A O
Source : Ziré