L’Ambassadeur de France au Mali, Joel Meyer, à la tête d’une forte délégation a été reçu par le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le colonel Sadio Camara, le lundi 9 Août dans la salle de conférence dudit département.
Cette visite du diplomate français entrait dans le cadre d’une visite de courtoisie. Elle a été une occasion pour les deux personnalités de discuter des questions relatives notamment à la présence des Forces Françaises dans notre pays et les questions sécuritaires qui en découlent. Le diplomate français et le ministre Camara ont aussi fait le tour du contexte géopolitique au Mali ainsi que dans la zone des trois frontières.
La délégation a surtout exprimé sa ferme volonté d’aider le Mali à réussir son combat contre le terrorisme. Il faut cependant rappeler que cette rencontre a été une occasion de saluer la mémoire des soldats maliens et étrangers tombés en combattant les forces du mal qui sèment la terreur au sahel, plus précisément au Mali.
Une visite de courtoisie, vous avez dit, de l’ambassadeur français au Ministère de la Défense ! Et si c’était pour recoller les morceaux après la mauvaise décision du président Emmanuel Macron au mois de Mai dernier, suite à la destitution de Bah N’Daw et de son Premier ministre Moctar Ouane. Emmanuel Macron avait en effet affirmé dans un entretien au « Journal du Dimanche » du 30 mai que la France retirerait ses troupes si le Mali allait « dans le sens » d’un islamisme radical, après un deuxième coup d’Etat en neuf mois.
Paris, qui engage environ 5 100 hommes au sein de l’opération Barkhane, soutient notre pays, qui fait face depuis 2012 à une poussée djihadiste venue du nord, qui a plongé le pays dans une crise sécuritaire et s’est étendue au centre du territoire.
« Au président malien, Bah N’Daw, qui était très rigoureux sur l’étanchéité entre le pouvoir et les djihadistes, j’avais dit : “L’islamisme radical au Mali avec nos soldats sur place ? Jamais de la vie !” Il y a aujourd’hui cette tentation au Mali. Mais si cela va dans ce sens, je me retirerai », avait mis en garde le président français, dans l’entretien donné au JDD à l’occasion d’un voyage au Rwanda et en Afrique du Sud.
Le chef de l’Etat français avait également affirmé avoir « passé le message », aux dirigeants d’Afrique de l’Ouest, qu’il « ne resterait pas aux côtés d’un pays où il n’y a plus de légitimité démocratique ni de transition… Au sommet de Pau, (en janvier 2020), j’ai préparé un chemin de sortie. Je suis resté à la demande des Etats, parce que je pensais que la sortie était un point de déstabilisation. Mais la question se pose, et nous n’avons pas vocation à rester éternellement là-bas », le Mali s’entend !
Des propos assez durs qui avaient fait sensation pour le Président français, mais face auxquels Bamako avait observé un silence assourdissant comme une grenade de guerre. Chercherait-on aujourd’hui, du côté de l’Elysée, à recoller les morceaux du verre jeté à terre ?
Yama DIALLO (Malikilé)
Source: 22 Septembre
Last Updated on 12/08/2021 by Afrikinfos-Mali