CNT : Des confusions autour de la saisine de la Cour constitutionnelle pour l’opérationnalisation de la Haute cour de justice

Des poursuites seront à l‘ordre du jour, et les « poids lourds » seront bientôt entendus. Outre le pouvoir de légiférer et de contrôle de l’action gouvernementale, les membres du CNT (conseil national de transition) semblent saisir la Cour constitutionnelle du pays aux fins d’avoir l’autorisation de poursuite en justice tous les hauts cadres du Mali impliqués dans la corruption. La nouvelle qui ne cesse de faire du buzz a été confirmée par certains membres du CNT, pendant que d’autres la démentent.

Que de confusion autour de la saisine de la cour conditionnelle du Mali. L’information récemment relayée ne cesse de faire peur les « délinquants financiers ». Ceux qui, en lieu et place de servir la nation, se sont servis, eux-mêmes ; leur famille, entourages et proches au détriment de l’intérêt national. Il s’agit des fonctionnaires et hauts cadres maliens corrupteurs ou corrompus. L’éventuelle poursuite concernera, indique-t-on, des citoyens atteints de la « kleptomanie ».Ceux qui ne songent qu’à leur poche. Pour la poursuite des hauts cadres maliens impliqués dans des affaires de corruption, la saisine de la cour constitutionnelle vient d’être faite par les membres de l’organe législatif de la transition (CNT).

L’information qui, depuis quelques jours, continue de faire du buzz sur les toiles nous a été confirmée par un membre de l‘institution. « Oui, l’information portant sur la saisine de la cour constitutionnelle par les membres du Conseil national de transition est vraie. Les membres l’ont saisi pour avoir la possibilité de poursuivre les hauts cadres qui, de près ou de loin, sont impliqués dans les histoires de corruption », nous un membre du CNT.

Bien que la cour ayant décidé à ce qu’on ne nous appelle pas député, poursuit-il, elle ne nous a pas enlevé les prérogatives de députés. De ce fait, certains de nos camarades ont souhaité, avant d’entamer certaines actions, la saisine de la cour afin d’avoir la constitutionnalité par rapport aux différents actes à poser. Et notamment, ajoute le conseiller, la poursuite des hauts cadres du pays pour « corruption ».

En clair, notre interlocuteur confiera qu’il ne s’agit pas de tous les membres du CNT qui ont ainsi saisi la cour, mais de certains qui ont voulu enclencher une démarche de lutte contre la corruption. La présente démarche vise à poursuivre et juger toutes celles et ceux qui se croient inattaquables à la justice. En tout cas, c’est ce que confirme notre interlocuteur : « Ceux qui ont saisi la cour n’ont pas précisé les personnes qui doivent faire l’objet de poursuite. Il s’agit de tous ceux qui se croient inattaquables devant la justice ». Il tient aussi à préciser que la cour n’a pas donné, pour l’instant, de réponse aux membres qui l’ont saisi.

Ces allégations ont été démenties par Amadou Maiga, secrétaire parlementaire du CNT : « Le CNT n’a pas saisi la cour constitutionnelle ni officiellement ni officieusement pour l’opérationnalisation de la Haute cour de justice. C’est le souhait de certains membres, je ne le cache pas. Et leur choix se justifie par le fait qu’ils veulent lutter contre le terrorisme financier et économique. Mais pour l’instant, il n’en est rien ».

Ces différents propos tenus par les membres prêtent ainsi à confusion toute saisine de la prestigieuse cour constitutionnelle pour qu’elle autorise les membres du CNT à poursuivre les hauts cadres.

Le Mali se trouvant plongé dans une mauvaise gouvernance due à la corruption, les neuf(9) conseillers de la cour refuseront-ils d’accepter cette demande du CNT, si l’information se révèle vraie ?

Mamadou Diarra

Source: Le Pays