Décès du présumé agresseur du président de la Transition : La famille d’Alassane Touré réclame le corps

Nous avons reçu dans l’enceinte de nos locaux, sis à la Cité de la presse, à ZRNY, le mardi 3 août, le frère cadet du présumé agresseur du Président de la Transition, Assimi Goïta. Il s’appelle Aboubacrine Touré, communément appelé Bouba, technicien supérieur du Génie rural, devenu chauffeur par la force des choses. Il n’a pas voulu être photographié et dit avoir toujours peur, parce que dans son quartier de Yirimadjo toute la famille vit une peur terrible depuis la nouvelle de l’agression. Nous avons donc effectué le déplacement à Yirimadjo, dans la Rue Amion Guindo pour certains ou celle de la Pharmacie pour d’autres, 2ème porte à gauche. En raison des travaux en cours, des déviations se font au niveau de cette rue.

Cette famille Touré est aujourd’hui vue d’un mauvais œil. Elle est surveillée, nous a-t-on dit. Résultat : elle devient infréquentable. Une famille pauvre, il faut le dire, qui peine à assurer les trois repas quotidiens.

Cette famille Touré est originaire de Gourma Rharous, dans la région de Tombouctou, précisément du village « Gourkougaye ». Elle s’est installée depuis plusieurs décennies à Niono où est née la fratrie  de quatre frères et une sœur.

L’ainé Aboubacar Touré, après avoir reçu son DEF est orienté au lycée Abdoul Karim Camara dit CABRAL à Ségou. Il est suivi par deux jumeaux : Alassane et Alhousseïni, tous Touré, nés en 1991.

Malheureusement, le sort a fait que les jumeaux sont devenus des malades mentaux. Conséquence de la méningite qu’ils ont contractée, nous a-t-on dit. Ce qui fait qu’Alhousseini est régulièrement perdu et recherché par son père. Depuis le décès de ce dernier en 2008, il n’a pas été retrouvé. Celui qui voyageait de ville en ville pour le rechercher n’est plus. Hélas !

Quant à Alassane qui a fréquenté des medersas, malgré ses troubles mentaux, il lui arrive de disparaître pendant trois à six mois, avant de réapparaitre. Sa famille n’avait aucune nouvelle de lui si ce n’est ce 20 juillet, fête de la Tabaski et de l’agression du président de la transition. Elle a appris comme tout le monde la nouvelle à travers la presse.

Sa vieille mère, Mariam Sibé,  une polyglotte (elle parle bambara, dogon, peulh et sonrhaï), vendeuse de poisson au marché de Yirimadjo, n’avait que ses yeux pour pleurer. Idem pour la jeune sœur, Mariam Touré, employée de commerce, enlevée le lundi 26 juillet par des inconnus dans la famille, 24h après l’annonce du décès d’Alassane Touré.  Elle a été conduite à la Sécurité d’Etat où elle a subit un interrogatoire avant d’être relaxée quelques heures après.

Selon nos recoupements, le présumé agresseur est véritablement malade. Il vit avec des troubles mentaux, accentuées avec des hauts et des bas. Dans ses meilleurs moments, il fait le manœuvre sur des chantiers pour assurer sa pitance quotidienne. S’il gagne un peu d’argent, il passe remettre quelques pièces à sa mère. Le jour où la faim lui brûle l’estomac, il revient à la maison pour chercher les gratins parce que ce n’est pas toujours qu’on entend la marmite bouillir dans la famille, selon le voisinage.

En décembre dernier, Alassane Touré, le présumé agresseur,  était le grand absent du mariage de son frère ainé, Aboubacrine Touré. Les recherches effectuées n’ont pas permis de le retrouver pour assister à cette fête familiale.

Ses proches sont catégoriques : « c’est un acte isolé. Il n’a jamais fumé, donc nous sommes surpris d’apprendre qu’il s’était drogué ». A la question de savoir s’il avait une autre maladie ? les proches disent qu’ils n’en savent rien, parce qu’il est couramment absent de la famille. La seule certitude pour eux : il est sujet à des troubles mentaux.

La maman d’Alassane et ses enfants sont vraiment inquiets. Même le Benjamin, Ibrahim Touré, candidat au baccalauréat. Ils pensent qu’ils ne sont pas en sécurité. Ils ne dorment que d’un seul œil. Pour eux, l’acte d’Alassane Touré pourrait leur attirer des ennuis. La vieille ne veut parler à aucun journaliste et croit fermement en Dieu. Elle est véritablement angoissée.

Malgré tout, la famille réclame le corps du défunt pour pouvoir organiser le deuil et avoir la conscience tranquille. A suivre

Wa- Salam !

El Hadj Chahana Takiou

Source : 22 Septembre

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