‘’Sans Détour’’ / Organe unique de gestion des élections : Assimi doit trancher !

La question de l’organe unique de gestion des élections semble avoir des secrets que le peuple ignore. Depuis l’annonce faite sous Bah N’Daw jusqu’à maintenant, la mise en place dudit organe se trouve au centre de tous les débats politiques. Tantôt, c’est le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation ; tantôt, c’est le Premier ministre qui rencontre les acteurs des partis politiques. Il y a plus de deux semaines, au moment où le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, se glorifiait en déclarant que la décision politique a été déjà prise et que ledit organe sera mis en place pour organiser les scrutins à la fin de la transition, son ministre en charge l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, sort pour dire que le même processus est impossible.

Depuis, chacun cherche à justifier sa position comme si l’on est dans deux pays différents. D’abord, c’est le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation qui va initier les 29 et 30 juin 2021 un atelier de réflexion sur la mise en place de l’organe pour les échéances électorales prévues à la fin de la transition. Les participants, composés des représentants des partis politiques, de la société civile, des experts nationaux et des personnes de ressources ont conclu que le délai de la transition ne permet pas de pouvoir mettre en place ledit organe. Pour ce faire, ils ont demandé plutôt le renforcement de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).

Malgré la présence de ce rapport qui devrait certainement servir l’ensemble du gouvernement, le Premier ministre a convié d’auteurs acteurs politiques au Centre International de Conférence de Bamako le 8 juillet 2021, pour parler du même sujet. A l’issue de cette rencontre, les participants ont exprimé la nécessité de la création de cet organe unique, mais sans pourtant être d’accord sur sa mise en œuvre effective dans le délai restant de la transition.

Sans entrer dans les détails relatifs à la composition dudit organe unique et le choix de ses membres, l’on a l’impression que le Premier ministre et son ministre en charge de l’Administration territoriale et de la Décentralisation n’ont pas la même vision sur l’organisation des prochaines échéances électorales, du moins sur les réformes politiques avant la tenue desdits scrutins.

Quoi qu’il en soit, les deux personnalités comme les autres acteurs de la transition doivent rester neutres jusqu’au bout. Et l’un des signes de cette neutralité serait effectivement la mise en place de cet organe unique de gestion des élections, si, bien sûr, le reste de la période de la transition le permet. Dans le cas contraire, il faudrait évidemment renforcer la CENI en lui attribuant la mission et les moyens de proclamer ses propres résultats différents de ceux du Ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Pour plus de transparence, les autorités de la transition devraient également tout faire pour que les deux tours de l’élection présidentielle soient certifiés par une organisation sous-régionale ou internationale. A défaut de l’Union africaine, cette certification pourrait être assurée par la CEDEAO et l’ONU.

Mais avant toute chose, il est du devoir du Col. Assimi Goïta, président de la Transition, chef de l’Etat, de trancher. Il s’agit de s’assumer en sa qualité de premier responsable de la transition ou alors première institution de la République, de tirer une conclusion de ces différentes rencontres organisées par son Premier ministre et son ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, en optant pour ce qui est faisable pendant le reste de la période de la transition. Il doit le faire en toute neutralité.

Ousmane BALLO

Source : Ziré

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