De son vrai nom Tiécoura Koné, Aziz Wonder est sans doute le premier artiste reggae man malien. Il est né le 19 mars 1960 à Sikasso. Cet artiste autrefois de renommé international et qui a représenté le reggae malien à travers le monde, passe de nos jours l’un des moments les plus difficiles de sa vie et a plus que jamais besoin de l’aide des autorités maliennes, notamment celles en charge de la culture.
Habité très jeune par le virus du reggae dans les années 80, alors qu’il n’avait que vingt-deux (22) ans, Aziz Wonder est passé par toutes les gloires avant de tomber dans les travers d’un monde nouveau qui a fait voler en éclats sa carrière de vedette musicale.
En avril 2029, à l’occasion d’un concert à l’Institut français, le site d’informations, ‘’francealumni.fr’’ a rappelé que du Sénégal à la Mauritanie, en passant par Las Palmas, l’Espagnr et la Jamaïque, l’artiste a connu des connu des moments de gloire, même si les choses ne lui ont pas été faciles dans un premier temps. Malgré les difficultés traversées, il a toujours cru en ce qu’il faisait. Ainsi, il avait certainement compris que son destin passait par la musique. Après avoir travaillé comme docker, il s’embarque pour Spanish Town, cette ville jamaïcaine considérée par certains comme la source du Reggae roots. Là-bas, il intègre la communauté rasta Les Douze Tribus d’Israël » avant de connaître cette renommée bien connue dans le monde de la musique malienne.
Du rêve au cauchemar !
Aziz Wonder a donc connu des moments fastes, une carrière pleine de promesses. Mais, des promesses qui sont restées dans l’univers du rêve. C’est après dix ans d’exil que l’artiste, comme le précise francealumni.fr, était retourné au pays avec le titre « Tchama Tchama » qui a connu un grand succès. Puis, les choses se sont accélérées : le 3ème album, le Best of et la tournée en région. Avant même la sortie du 4ème album, son 5ème opus qu’il présente à l’Institut français du Mali était déjà en préparation. Le titre éponyme de l’album « Yeo yiri Africa ! » qui signifie en langue sénoufo, « Lève-toi Afrique ! », est un appel au sens de la responsabilité des Africains pour faire face aux nombreux défis qui accablent le continent. Définitivement roots, le balafon sénoufo présent dans cet album dansant et rempli de sonorités traditionnelles africaines rendaenit hommage aux racines d’Aziz Wonder.
Du haut de ce succès en fanfare, Aziz Wonder est tombé dans l’abîme des oubliettes. Aujourd’hui, la légende du Reggae malien est en bien mauvaise passe. Fini la gloire, fini les tournées et même les concerts nationaux, l’artiste reggaeman malien est venu s’installer dans le quartier rasta de Bamako, à savoir Lassa (Kader Bougou) où nous l’avons croisé et où il vit dans de très mauvaises conditions.
« Je vis ici actuellement dans une petite baraque… »
Interrogé sur sa condition de vie, l’artiste nous répond avec franchise, tête haute, tel qu’on l’a toujours connu : « Je vis ici actuellement dans une petite baraque dans ce quartier périphérique. Je dirais qu’il ne s’est rien passé de mal en réalité et je vais vous dire que je suis pas totalement allé à la retraite, mais compte tenu de la situation de notre pays, je me suis retiré un peu pour mieux réfléchir et voir dans l’avenir ce que je peux donner. »
Parlant concrètement de sa condition de vie, Aziz Wonder laisse entendre : «Je vis très mal et de manière misérable comme la plupart des gens qui sont dans l’art. Comme nous l’avons dit, au Mali l’art ne nourrit pas forcément son homme. Le pire a commencé depuis que les albums ne sont plus vendus. Je ne sais pas combien de mes albums sont encore dans les tiroirs et c’est très dommage. Ce qui est vrai aujourd’hui, c’est que j’ai besoin d’aide. Sur le plan personnel, sur le plan musical, j’ai vraiment besoin d‘aide. Pour avoir tout de même eu a représenter le Mali dans de biens meilleures occasions, je ne crois pas que ma situation actuelle soit bonne pour l’image du pays. »
En attendant qu’il reprenne sa guitare, Aziz Wonder sollicite l’aide des autorités nationales et de toutes les personnes de bonne volonté, nostalgiques de son époque, ou simples mécènes.
Amadou Kodio
Source : Ziré