Coup de force au Mali : vague de condamnations !

Depuis lundi soir, le président et le Premier ministre de la transition sont détenus par des militaires dans la base de Kati. Mardi, le colonel Assimi Goïta, vice-président de la transition et leader de la junte qui mené le putsch d’août 2020, les a « déchargés de leurs prérogatives ». Une situation qui préoccupe plusieurs organisations de la société civile, les partis politiques et la communauté internationale. Place aux réactions !

Aussi, la société civile s’est exprimée rapidement après l’annonce Assimi Goïta. Dans un communiqué, l’Association malienne des droits de l’homme « condamne avec véhémence ce coup d’Etat ». Tout comme la Commission nationale des droits de l’homme, qui condamne ces arrestations illégales et arbitraires et demande la libération immédiate du président et du Premier ministre, ainsi que le retour à l’ordre institutionnel.

Pour sa part, la plateforme « Anw ko Mali » condamne ce coup de force et exige la libération immédiate du Président, du Premier Ministre et de toutes les personnes arrêtées.

Elle rappelle que le respect des fondements, des valeurs et des principes de la république s’imposent à toutes les composantes de la Nation et particulièrement aux forces de défense et de sécurité.

En outre plusieurs partis politiques et hommes politiques ont condamné l’arrestation du Président, du Premier Ministre et de toutes les personnes arrêtées. Ainsi l’URD, l’ancien premier ministre Moussa Mara, la CODEM de l’ancien ministre Housseini Amion Guindo ont tous condamne l’arrestation des deux personnalités et réclamer leurs libération immédiate

Même réprobation de la part de la communauté internationale. Ainsi,   la mission des Nations unies au Mali, la Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao), l’Union africaine, la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni l’Allemagne et l’Union européenne ont affirmé dans un communiqué commun « leur ferme soutien aux autorités de la transition ». Ils ont rejeté par avance tout fait accompli, y compris une éventuelle démission forcée des dirigeants arrêtés.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé lundi dans un tweet « au calme » au Mali et à la « libération inconditionnelle » de ses dirigeants civils, arrêtés dans la journée par les militaires. Selon des diplomates, le Conseil de sécurité de l’ONU pourrait tenir une réunion d’urgence dans les prochains jours sur la situation au Mali.

Le président français Emmanuel Macron a de son cote menacé les auteurs de ce coup de force de sanction ciblés : Nous sommes prêts, dans les prochaines heures, si la situation n’était pas clarifiée, à prendre des sanctions ciblées » contre les protagonistes, a affirmé Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse.

« Nous avons condamné avec la plus grande fermeté l’arrestation du président de la transition, de son Premier ministre et de leurs collaborateurs », a rapporté Emmanuel Macron. « Ce qui a été conduit par les militaires putschistes est un coup d’État dans le coup d’État inacceptable, qui appelle notre condamnation immédiate », a dit le président français.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a, quelques minutes avant Emmanuel Macron, indiqué devant l’Assemblée nationale que la France demandait une réunion d’urgence devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Elle « condamne avec la plus grande fermeté ce coup de force », « exige la libération des autorités » et « la reprise immédiate du cours normal de la transition », a déclaré M. Le Drian.

Selon lui, « le caractère civil de la transition est une condition sine qua non de la crédibilité du processus de transition et du soutien que les partenaires internationaux peuvent apporter aux autorités maliennes ». « Si d’aventure il n’y avait pas un retour à l’ordre de la transition, nous prendrions des mesures immédiates de ciblage contre les responsables militaires et politiques qui entravent la transition », a averti le ministre français.

Mémé Sanogo

Source: L’Aube