Il y a une semaine, le Conseil de Sécurité de l’ONU a demandé aux autorités de la transition de déterminer la date de l’élection présidentielle. Au même moment, l’on assiste à une recrudescence de l’insécurité dans les régions du centre et du nord. Même si le président de la transition, Bah N’Daw, a toujours soutenu qu’il ne ferait pas un jour de plus au pouvoir après expiration de dix huit de mois, la situation actuelle du pays laisse croire à tout sauf à un scrutin inclusif, en tout cas s’il devrait avoir lieu à la date indiquée.
Le constat, c’est qu’aujourd’hui, aucune réforme politique annoncée visant à crédibiliser les prochaines échéances électorales, n’a, pour l’instant, été une réalité. Donc, à moins de treize mois de la fin de la transition, rien n’est encore sûr sur le terrain et cette pression du Conseil de Sécurité des Nations unies vise effectivement à pousser les autorités à s’assumer et à respecter la parole donnée. Autrement dit, il faut foncer avec la tête baissée tout en cautionnant tous les risques qui peuvent y avoir.
Si les autorités veulent vraiment tenir l’élection présidentielle, ainsi que les autres échéances électorales à venir à bonne date, c’est le moment au jamais de déterminer un chronogramme clair et réalisable dans le temps. C’est la seule façon pour se concentrer sur l’essentiel et avoir l’adhésion sincère de l’ensemble du peuple, particulièrement les partis politiques. Il va aussi falloir trouver un consensus avec tous les mouvements et groupes armés pour la mise en œuvre de ce processus.
Certes, la situation actuelle du pays ne garantit nullement la tenue de l’élection présidentielle sur l’ensemble du territoire national en 2022, mais vouloir tenir le peuple dans le doute total avec le sentiment de prolongation de la période de la transition sans l’accord des Maliens est aussi une trahison, donc une grosse erreur à ne pas commettre. S’il y a prolongation, cela devrait être forcément une décision consensuelle. Quoi qu’il en soit, une prolongation consensuelle et fondée sur de nouvelles bases, vaut mieux qu’une élection bâclée qui peut être toujours source d’une nouvelle crise politique.
De toutes les façons, le mieux pour le moment, serait de déclencher le processus tout en multipliant les consultations avec les acteurs politiques de manière à ce qu’il soit inclusif. Pour ce qui concerne la pression de la Communauté internationale, cette dernière ne peut rien nous imposer. Seulement, le peuple malien doit être constant et attentif, la classe politique doit aussi être consciente des enjeux de l’heure. Quant aux autorités de la transition, elles doivent être sincères en arrêtant de tergiverser pour aller à l’essentiel.
Que les choses soit claires, l’élection présidentielle n’est pas la priorité absolue de cette transition. Il faut d’abord sécuriser le pays et réconcilier les Maliens. C’est la seule manière d’élire un président légitime à travers un scrutin crédible, transparent, inclusif et dont les résultats seront acceptés de tous. Sans cela, il s’agira seulement de déplacer le problème et non de le résoudre définitivement.
Ousmane BALLO
Source : Ziré
Last Updated on 14/04/2021 by Ousmane BALLO