Commune I du District de Bamako : un garde présidentiel armé battu à sang !

La nuit du 18 février 2021, un élément de la garde présidentielle a été sauvagement frappé à sang par trois jeunes du quartier de Nafadji en Commune I du District de Bamako. Cet incident est survenu à la suite d’une bagarre subite qui s’est déclenchée au sein d’un grin de causeries, où se trouvait malheureusement P.D, un garde présidentiel dont nous avons voulu traire le nom.

Nous sommes aux environs de vingt-trois heures trente minutes dans la nuit du jeudi 18 au vendredi 19 février 2021. Il fait chaud dans les chambres. Au même moment, il fait beau temps dehors à l’esplanade de la colline de Nafadji. Pour se régaler de la bonne viande bien rôtie et profiter de ce beau temps, le nommé P.D, un élément de la garde présidentielle, se rend à la dibiterie Yaya du quartier. C’est là aussi que P.D passe habituellement son temps libre pendant les soirs avant de rejoindre sa petite famille installée sur la colline.

Ce jour-là (le 18 février 2021), le rituel est donc bien respecté. Le garde arrive devant la rôtisserie habillé en civil. Il n’était pas du tout dans son état normal. Visiblement, il était ivre. A côté de la dibiterie, P.D se joint à un grin de jeunes et commence à animer bien les débats. Puis arrive le thème du football, particulièrement l’élimination des Aigles au CHAN face au Maroc. C’est ainsi que l’agent de la garde présidentielle réagit de manière virulente. « Le Mali est maudit et il faut aussi être maudit pour supporter une telle équipe », a-t-il lancé.

Tout le monde se calme. Quelques secondes après, tous les regards se tournent vers le garde et les contradictions parfois avec des tons élevés commencent à animer les débats et le garde continue de parler. Yaya tente en vain de le calmer ou de l’emmener à la raison. Pendant les disputes, P.D réagit en lançant des injures visant parfois les parents des jeunes. « Batard, ba…, si ce n’est pas à cause de Yaya, moi je ne cause pas avec des gens comme ça. Car, vous êtes tous des ignorants », a-t-ilpoursuivi.

Ne connaissant pas l’identité de l’agent, Balla et deux de ses amis répliquent en lui demandant de contrôler son langage. Chose à laquelle l’agent n’obéira pas. Alors les injures se cumulent. Une vive altercation éclate et les premiers coups de poings arrivent. Les trois jeunes amis se mettent à frapper violemment l’agent qui reste immobile, incapable de se défendre.

Très en colère, le jeune Balla épingle l’agent, puis offre une belle opportunité de bastonnade à ses amis. Ces derniers le tabassent volontiers. Après, ils le traînent par terre jusqu’à ce que son arme décolle et tombe derrière lui. Entre temps, les voisins viennent les séparer. C’est ainsi que les jeunes ont découvert qu’ils avaient à faire à un porteur d’uniforme. Quant à P.D, qui n’a jamais tenté de se défendre, ni physiquement, encore moins avec son arme, s’est retrouvé très blessé.

Entre-temps, un agent de la police arrive et réussit à calmer les jeunes tout en dévoilant l’identité de la victime. Aidé par les habitants, l’agent est conduit à l’hôpital Catholique de Nafadji. Pour une question de procédure, les médecins ont refusé toute intervention médicale sans l’avis de la hiérarchie de la victime. C’est ainsi que l’agent s’est rendu au Camp I de Bamako pour témoigner de ce qui s’est passé. Aussi, la Gendarmerie du même Camp a adressé une convocation aux agresseurs. Aux dernières informations, l’agent en question a pu finalement suivre des soins médicaux appropriés.

Amadou Kodio

Source : Ziré