Mali: la contribution de la CEPE pour la réussite des réformes politiques…

Vingt-huit (28) ans après l’avènement d’une démocratie entachée de rupture et de rebondissement, le Mali engage désormais des réformes politiques importantes. Et l’une des plus attendues est la révision de la constitution du 25 février 1992. Pour la réussite de ces réformes, la Charte d’Engagement Public pour l’Émergence (CEPE) a élaboré un document de contribution sous forme d’une participation citoyenne. Lequel a été présenté ce mardi 19 janvier 2021 aux hommes de médias au centre Maeva Palace à travers une conférence de presse animée par Dr Abdoulaye Sall, président de CRI 2002 et contact national de Transparency International.  

C’est un vrai engagement citoyen qu’embrasse la CEPE qui, à  travers son programme EMERGE de quatre (04) ans soit de janvier 2020 à décembre 2024, entend accompagner les processus électoraux, les efforts de réformes et de gouvernance au Mali. C’est un programme qui comporte quatre axe stratégiques à savoir : l’éducation civique et électorale tout en mettant l’accent sur les jeunes, les femmes et les personnes vivant avec handicap ; l’observation électorale nationale non partisane ; appui aux femmes candidates pour l’application effective de la loi 052 et enfin appui aux formations politiques pour le respect du Code de bonne conduite des partis politiques. 

Accompagné de la présidente de la Fédération Malienne des Associations des Personnes Vivants avec Handicap, Madame Hatouma Gakou, et du président de l’Association des Jeunes Actifs (AJA), Mamadou Sissoko, Dr. Abdoulaye Sall estime qu’après vingt-huit (28) années de démocratie multi-partisane au Mali, le diagnostic établi fait ressortir, entre autres faits majeurs, la rupture de confiance entre les citoyens et les autorités politiques et administratives ainsi qu’avec les élus de la nation. Ce qui, selon lui, a bien d’égards, explique et justifie à nos jours la désaffection, voire le faible taux de participation citoyenne, notamment les jeunes, dans le choix des élus, tant au niveau national (élections présidentielle et législatives) qu’au niveau local (élections locales, communales, régionales). A ce tableau sombre, s’ajoute l’absence de consensus entre les citoyens, des autorités politiques et administratives et des élus à se convenir sur la révision des textes fondamentaux, notamment la Constitution du 25 Février 1992 pour la mettre en phase avec les enjeux actuels du pays.

«Il nous faut réviser la constitution actuelle »

Fort des lacunes constantes de l’actuelle constitution, l’ancien ministre, Dr. Abdoulaye Sall, pense que le pays est à un tournant de son histoire. Sall estime aussi que le Mali doit, à tout prix, réviser sa constitution afin de la réadapter aux réalités de l’heure tout en tenant compte de tous les enjeux actuels. «Il nous faut réviser la constitution. Pour moi, cette transition est le meilleur moment pour réviser la constitution et je puis vous témoigner que toutes les meilleures réformes à travers le monde ont eu lieu en période transitoire. Ce que nous proposons à travers ces quatre axes est d’abord la révision constitutionnelle. Puis, les réformes politiques et institutionnelles. La relecture des accords de paix et de réconciliation issus du dialogue d’Alger et la réorganisation territoriale », a expliqué Dr. Sall. 

Le manque de consensus entre Maliens, un enjeu de taille

L’autre remarque importante du conférencier est le manque de consensus entre les Maliens sur les réformes et surtout sur la révision constitutionnelle. Selon Abdoulaye Sall, cette absence de consensus a été observée en Novembre 2001 sous le mandat du président Alpha Oumar Konaré. Ensuite, la même lacune a été relevée en mars 2012 sous le mandat du défunt président Amadou Toumani Touré avec à la clef le coup d’État militaire du 22 mars 2012. «Le Mali a besoin d’une refondation de sa démocratie. De l’Indépendance à nos jours, nous avons connu 11 coups d’État, dont quatre réussis. Mais, il y a eu des coups manqués et des coups institutionnels qu’on n’en parle jamais. Il faut qu’on s’entende sur ce qui essentiel. Les questions essentielles ne sont pas les élections, mais plutôt ces réformes qui garantissent des bons processus. Concentrons-nous sur la révision constitutionnelle », a-t-il insisté. 

Après cette présentation devant les médias, les membres de la Charte d’Engagement Public pour l’Émergence entendent rencontrer toutes les couches de la société afin de transformer  ces visions en action concrète. 

Amadou Kodio / Afrikinfos-Mali

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