Faits divers : Fin de règne des « quatre »

Ils ont longtemps perturbé la tranquillité des habitants de certains quartiers de la périphérie de la Commune VI du District de Bamako. La police a finalement eu raison de leur règne

Rares sont les jours qui passent sans que la Police ne mette hors d’état de nuire des bandits plus ou moins dangereux à travers la ville de Bamako et ses alentours. L’un des derniers cas connus remonte à quelques jours. Il est à mettre au compte du commissaire divisionnaire Ibrahim Togola en charge du commissariat de police du 13ème arrondissement.
Les limiers de ce commissariat ont mis fin aux agissements malveillants de quatre individus particulièrement dangereux. La cause ? Ils sont toujours armés de pistolets et sont prêts à en user si cela leur semble nécessaire. Sur les quatre, celui que nous désignons par X est en fuite. Ce sont PT, ND et SD qui ont été mis aux arrêts par les éléments du 13è arrondissement. Selon nos sources, ces individus, tous trentenaires, seraient impliqués dans de nombreuses attaques à main armée dans la capitale. Leur terrain favori ? La Commune VI du District de Bamako et ses environs.
Selon nos informations, bien avant leur interpellation, ces individus ont longtemps troublé le sommeil des habitants de certains quartiers de la périphérie de la Cité des Trois caïmans. Ils se croyaient quasiment imprenables. Ou presque. Mais les policiers leur ont prouvé le contraire, le jour où ils se sont attaqués à un groupe de ressortissants chinois. Ces derniers, résidant dans notre pays pour des raisons d’affaires, vivent dans une villa à Niamana, à la périphérie-Est, vers la sortie de la capitale.
Comme nombre de bandits professionnels, avant de s’attaquer à la demeure des Chinois à Niamana, ils ont minutieusement élaboré une stratégie. C’était dans l’espoir d’avoir le maximum de butin avant de s’enfuir.
Une nuit, aux environs zéro heure, ils ont décidé de s’attaquer à leur future victime. Il faut préciser que le quartier où habitent ces Chinois est excentré et relativement calme. Il suffit que la nuit avance de quelques heures seulement pour que les habitants se raréfient dans la circulation. Les malfrats avaient certainement des informations sur leurs victimes. Il semble que ces derniers sont responsables d’une mini-industrie dans notre pays. Donc, apparemment riches. Les bandits n’ont même pas attendu 2 heures ou 3 heures du matin pour mettre leur plan lugubre à exécution. Ils ont ainsi profité du calme relatif ambiant des lieux pour attaquer le domicile des Chinois. Pour la circonstance, ils ont porté des cagoules pour ne pas être identifiés. Ils se sont ensuite armés de pistolet automatique et de pistolet mitrailleur et d’autres outils pouvant leur faciliter la tâche. Il en fut ainsi, car, sans grande difficulté, ils se sont introduits par effraction dans la villa des Chinois.
Selon nos sources, tout porte à croire que les victimes ont tenté de résister face aux bandits. Nos sources le confirment par le fait que l’opération s’est soldée par un blessé parmi les Chinois, car un des assaillants s’est servi de son arme à feu blessant un des Chinois par balle. Dans la foulée, ils auraient emporté une importante somme d’argent, des téléphones portables et un ordinateur portable. Puis, ils se sont évaporés dans la nature. Par la suite, le blessé a été admis aux urgences dans un des hôpitaux de la place. Après avoir subi une intervention chirurgicale, sa vie ne serait plus en danger.
Entre-temps, les policiers de la Brigade des recherches ont pris le dossier en main. De file en aiguille, ils ont pu les géo localiser derrière Mountougoula, localité située beaucoup plus à l’Est sur la route de Ségou. Les policiers ont vite rallié cette localité. Une fois sur place, surprise. Ils sont tombés sur une dame, en train de récupérer l’objet recherché, dissimulé dans une maisonnette. La malchanceuse a été interpellée dans l’immédiat. Puis, les éléments de la BR ont monté le guet dans les alentours, sachant très bien que les malfrats viendront chercher leur butin. Et cette stratégie policière a bien fonctionné. S’il faut croire nos sources, l’attente discrète policière a duré environ 20 heures d’horloge. Aux termes de celles-ci, les quatre quidams ont pointé le nez vers la maisonnette où ils avaient caché le téléphone en question.
Les éléments de la BR ont tenté de les interpeller, et cela a donné lieu à des échanges de tirs d’armes par balles réelles. Malgré tout, les limiers ont pu maitriser trois des quatre bandits pour les conduire dans leurs locaux au 13è arrondissement. L’un des malfrats a profité de l’atmosphère surchauffée par les échanges de tirs, pour prendre la poudre d’escampette. Il serait toujours dans la nature.
Les trois inconnus ont été conduits au commissariat de police pour audition. Ils n’ont pas hésité à reconnaître les faits. Il ne pouvait en être autrement, vu la multiplicité des preuves à leur encontre. Mieux, ils ont même collaboré en reconnaissant être responsables de plusieurs opérations du genre à travers les quartiers de la capitale et ses environs. Aux termes de la perquisition qui s’en est suivie, les éléments de la BR ont mis la main sur une grande partie de l’argent volé. S’y ajoutent deux pistolets automatiques, des cagoules, des casquettes, des manteaux et une moto toute neuve qu’ils reconnaissent avoir acheté dès le lendemain matin même de leur forfait.
Les enquêtes continuent afin de mettre la main sur leur complice fugitif, voire d’autres qui n’ont pas activement pris part à l’opération. En attendant, les trois, dont un multirécidiviste connu des archives de la police, ont été mis à la disposition du procureur de la République près le Tribunal de la Commune VI du District de Bamako aux fins
de droit.
Yaya DIAKITÉ

NETTOYAGE DANS DES NIDS CRIMINOGENES

Environ vingt quatre-heures plus tard, les éléments de la BR du commissaire principal, Alfoussseyni Ag Souleymane, du 7è arrondissement ont effectué une descente inopinée dans des endroits reconnus comme nids « criminogènes » de la Commune VI du District de Bamako. Au-delà de la gare routière, il s’agit du carrefour de Magnambougou ou la colline de Sokorodji à la périphérie.
Cette opération policière a été un véritable succès, s’il faut croire nos sources. Elle a permis d’interpeller vingt-deux suspects. Certains possédaient des armes blanches, tandis que d’autres furent pris pour détention et/ou consommation de stupéfiants. Dans la foulée, les agents assermentés ont saisi quatre motos de provenance douteuse. Toujours pour la suite de la même opération, les mêmes policiers ont effectué une seconde descente, le lendemain au même endroit.
C’était aux environs de 22 h 30. Là aussi, ce fut un succès total comme la veille. Résultat de l’opération : 22 délinquants interpelés et 8 motos Djakarta de provenance douteuse saisies.
Les individus interpellés ont tous été conduits dans les locaux du commissariat du 7ème arrondissement. Ils ont été mis à la disposition du procureur de la République près le Tribunal de grande instance de la Commune VI du District. Leurs objets volés ont été mis sous scellés, aux fins de droit.
Y.D

Source : L’Essor 

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