Lutte contre l’insécurité au centre du Mali : la MINUSMA lance l’opération Moongose 2.75

Le Bureau de la Communication stratégique et de l’Information publique de la MINUSMA a animé par vidéoconférence son traditionnel point de presse le 10 décembre 2020. Au cours de cet échange, le  général de brigade Pierre-Joseph GIVRE, chef d’État-major de la Force de la MINUSMA, a annoncé le lancement de deux nouvelles opérations (Moongose 2.75 en cette semaine et Moongose 3 en début de l’année 2021) dont l’objectif est de restaurer définitivement la sécurité au centre du pays.

Selon le conférencier, dans le secteur Centre, la situation est différente des autres secteurs puisqu’il y a un mélange de tensions intercommunautaires et d’activités terroristes qui exploitent ces tensions pour étendre leur influence. « Nous avons clairement changé notre posture dans le secteur centre. Il y a eu l’opération Buffalo avec l’installation de bases opérationnelles temporaires. Depuis la fin de la saison des pluies, à l’exception d’Ogossagou, où nous maintenons une présence permanente, nous avons plusieurs autres bases qui bougent toutes les semaines pour rencontrer et rassurer le maximum de populations. En plus de ce dispositif, nous avons conduit de manière inédite une série d’opérations dites proactives en coordination étroite avec les forces de sécurité maliennes. Par exemple, les  Opérations Cobra 1 et 2. A noter pour l’opération Cobra, que huit terroristes suspectés ont été arrêtés. Nous avons démantelé une cache servant à la confection d’IED »,a-t-il précisé.

Il a aussi ajouté : « La Force s’est déployée ainsi que la police des Nations unies et les FAMa ainsi que la police et la gendarmerie nationale. Nous avons aussi conduit l’Opération Buffalo Extended dans un certain nombre de bases temporaires et en appui chaque fois que possible aux forces armées maliennes. On s’est déployé en coordination avec eux là où il y avait une recrudescence d’insécurité dans l’idée de protéger la population et de dissuader les groupes armés terroristes ainsi que de les dissuader de renouveler leurs attaques. »

Le général de brigade Pierre-Joseph GIVRE a par ailleurs, signalé ceci : « Nous mettons en œuvre le Plan d’adaptation de la Force. C’est un changement d’état d’esprit avec des opérations plus proactives. C’est aller plus loin, dans des endroits plus reculés avec les FAMa et de ne pas hésiter quand c’est nécessaire à engager ceux qui menaceraient ou menacent la population civile. Il est à noter que dans le secteur Nord et très récemment dans le secteur Centre, les casques bleus ont engagé par le feu des agresseurs terroristes. C’était également le cas il y a deux jours dans le secteur Centre. »

Des hélicoptères pour des zones difficiles !

Pour lui, le changement d’état d’esprit, c’est aussi l’arrivée de nouvelles capacités, plus d’hélicoptères de transport militaire, plus d’hélicoptères armés et plus de moyens ISR, c’est-à-dire pour faire de la surveillance, de la reconnaissance et du renseignement. Le plan d’adaptation, a-t-il avancé, n’est pas uniquement de la force, il s’applique aussi à la Mission. L’idée est qu’à travers ces opérations, que l’on renforce la synergie entre l’action civile et l’action militaire. Les futures opérations sont exactement dans cet esprit.

« Il est à noter que l’adaptation c’est aussi plus de coordinations avec les FAMa. Je l’ai déjà expliqué et illustré par les opérations Cobra et Buffalo Extended notamment dans le secteur Centre. Nous poursuivons avec les FAMa dans ce domaine. Les axes et efforts de la Force et de la Mission à venir : au titre des opérations, nous allons lancer la semaine prochaine l’opération Moongose 2.75 dans le secteur Centre, dans une zone où nous ne sommes jamais allées et que je ne peux pas communiquer pour ne pas alerter ceux qui voudraient s’opposer à notre déploiement. C’est une zone difficile d’accès où on utilisera des hélicoptères dans l’idée de montrer notre présence à la population, de la rassurer après une série de violences dont elle a été victime. Nous serons accompagnés par des piliers civils de la MINUSMA de Mopti et l’opération se déroulera sur une semaine. Donc, il s’agit d’une opération à dominante aéromobile», a-t-il déclaré.

Pour le Chef d’état-major de la Force de la MINUSMA, l’opération Moongose 3 débutera en début d’année prochaine et durera au moins 3 mois et aura lieu simultanément sur le secteur Ouest.  Quant au nord, il a affirmé : « Nous poursuivons l’Opération « Ménaka sans armes » avec une évolution du dispositif que nous allons renforcer puisque nous souhaitons en faire une référence et peut être ultérieurement dupliquer ce modèle ailleurs dans d’autres localités du Mali. Pour cela, il faut que l’on s’inscrive dans la durée à Ménaka et qu’on y maintienne la stabilité et que l’on favorise le retour de l’état dans la durée. »

Toutefois, la MINUSMA compte continuer à participer à la relance du processus de DDR qui a été hâté lors de la dernière réunion du Comité de suivi de l’Accord de paix avec une traduction d’ores et déjà concrète puisqu’ils entraînent les bataillons de l’armée reconstituée à Kidal, Gao et Tombouctou. « A Tombouctou, hier (le 9 décembre 2020), il y avait une grande cérémonie en présence des autorités maliennes et des représentants des groupes armés signataires qui traduisait la première phase de l’entraînement conjoint qui a été conduit par les Casque bleus. Nous faisons la même chose à Kidal, à Gao et à Ménaka. La relance du processus de DDR, c’est également relancer la démobilisation et le processus d’intégration de militants appartenant aux groupes armés signataires ou aux groupes de l’Inclusivité. Nous sommes en attente d’un accord de toutes les parties prenantes et de l’organisation d’une réunion de la CTS d’ici la fin de l’année afin de lever les derniers obstacles »,a-t-il souligné.

Ismaël Traoré

Source : Ziré