Litige foncier autour de l’espace ‘’Le plein air’’ : la complicité de la direction de l’ACI

Le promoteur de l’espace vert ‘’Le plein air’’ dans la zone ACI 2000, Bou Bathelémy TRAORE, ne dort plus que d’un œil depuis qu’un prédateur a eu l’adresse de la parcelle à vocation d’espace vert qu’il exploite depuis 2006. Situé à droite, non loin de la direction de l’Agence de cessions immobilières (ACI) en allant vers l’Obélisque, l’espace en question fait l’objet de litige foncier qui oppose Boy Barthélémy TRAORÉ à un certain Sadio BATHILY, présenté comme le nouvel acquéreur par la direction de l’ACI depuis le mois de mai 2020.

Dans l’attente de l’audience d’appel prévu pour ce 12 octobre 2020 au tribunal de la Commune IV du District de Bamako, c’est un homme dépité que nous avons rencontré le week-end dernier sur le site litigieux.

La préservation des espaces verts dans le District de Bamako demeure toujours hypothétique. Dans la zone ACI 2000, la parcelle N°2911 préservée depuis une décennie pour service d’Espace vert va bientôt, si on n’y prend garde, disparaître pour laisser place à un bloc de béton.

De l’avis de M. TRAORE, la direction de l’ACI a changé la vocation de l’espace qu’elle a revendu à un certain Sadio BATHILY, réputé être un prédateur des espaces verts dans la capitale. Pourtant, la parcelle en question, dit-il, est selon les textes de l’ACI, une propriété des Services de conservation de la nature (Eaux de forêts). D’ailleurs, la gestion du site en question a été déléguée à notre interlocuteur suivant un contrat signé entre lui et la direction régionale de la Conservation de la nature du District de Bamako en novembre 2006.

Selon ses explications, la transformation d’un espace vert en parcelle à vocation d’habitation ou commercial est interdite par les textes. Dans le pire des cas, s’est-il insurgé, cette procédure devait impliquer le service des Eaux et Forêts.

Mais, au mépris de tous ces dispositifs, la direction de l’ACI, visiblement à la solde de M. BATHILY, a délivré un titre foncier sur cet espace sans consulter les Eaux et Forêts encore moins Bou Bathelémy TRAORE.

Dans sa version des faits, il ressort que c’est par voie d’huissier qu’il a appris cette décision de l’ACI.

« En2005, j’ai sollicité auprès des services des Eaux et Forêts une délégation de la gestion de cet espace. Ainsi, on a établi un contrat pour que je puisse aménager l’espace vert. En 2007, j’ai été contacté par l’ancien PDG de l’ACI 2000 qui s’appelait Yacouba DIALLO qui est venu me voir pour demander à ce qu’on change la vocation de l’espace vert en parking pour véhicule avec des bancs publics et un parking pour les usagers.

Compte tenu du fait qu’il n’y avait pas assez d’affluence à l’ACI à l’époque, j’ai décidé de mettre un petit maquis pour vendre de la boisson et faire de la restauration. Le 7 mai 2020, j’ai reçu la visite d’un huissier qui m’a signifié qu’un certain Sadio BATHILY avait payé cet espace. Il m’avait proposé qu’on se rencontre. Mais, à ma grande surprise, au lieu d’une rencontre, c’est une assignation en justice que j’ai reçue. Nous avons engagé les procédures au niveau de la Commune IV. Au terme de ce procès, Sadio BATHILY est parvenu à obtenir le commandement de mon expulsion. Cela m’a été signifié la semaine passée. Donc, j’ai fait appel. Cette audience est prévue pour le 12 octobre 2020 », a-t-il expliqué.

Selon lui, le nommé Sadio BATHILY est reconnu comme un prédateur des espaces verts à Bamako. Pour illustrer ces propos, il a rappelé que le monsieur en question serait en conflit avec les jeunes de Sogoniko autour d’un espace vert.

« Cet espace n’a pas encore été déclassé que je sache, et je me demande comment l’ACI peut en avoir la possession pour le mettre en vente »,s’interroge M. TRAORE.

Le constat est que malgré ce statut d’espace vert, Sadio BATHILY est parvenu à établir un titre foncier pour le terrain en question. Après vérification, la direction de l’ACI a reconnu avoir effectivement vendu la parcelle. Sur ce point, M. TRAORE accuse la direction de l’ACI de complicité avec ce prédateur foncier.    « Faceà cette situation, la direction de l’ACI m’a demandé de leur faire part de mes investissements afin qu’ils me remboursent. Mais, je me demande toujours comment un espace qui appartient aux Eaux et Forêts a été mis en vente sans l’avis de ce service », a-t-il conclu.

A O

Source : Ziré