Mali: les précisions de Oumar Mariko sur les actes de vandalisme du 10 juillet

Très indigné par la répression menée par les forces de sécurité du Mali le 10 juillet 2020 contre les manifestations à l’appel du M5-RFP, l’ancien député et président du parti SADI, Oumar Mariko, accuse les autorités nationales d’avoir contribué à saboter ladite manifestation. C’était à l’occasion d’une conférence de presse, tenue le 15 juillet 2020 au siège du parti SADI, sis à Djelibougou.

L’objectif de cette conférence était de faire la lumière sur les actes de violence et de vandalisme qui se sont produits tout le week-end dernier à Bamako. L’intervention sanglante de la Force Anti-terroriste (FORSAT) et celles d’autres unités des forces de l’ordre faisant au moins 16 morts et plusieurs blessés étaient aussi à l’ordre du jour.

Tout d’abord, l’ancien député de Kolondiéba a rappelé: «Le Mouvement Démocratique et Populaire (MDP) est partie prenante du Mouvement du 05 juin, Rassemblement des Forces Patriotique (M5-RFP). Étant partie prenante, nous nous efforçons de temps à autre d’éclairer la lanterne des populations sur les positions du MDP qui reste membre du M5-RFP. »

Concernant les actes de vandalisme commis, le président de la SADI n’a pas tourné à rond. Pour lui, ces actes ont été posés par des ‘’pions’’ du pouvoir dans le seul but de saboter la lutte du M5-RFP. «C’est l’œuvre du régime corrompu de monsieur Ibrahim Boubacar Keita et de ses complices dans le seul but de nuire aux actions du M5-RFP », ajoute-t-il, avant de donner la particularité du MDP dans cette lutte qu’il qualifie ‘’Une lutte pour le changement’’.

«C’est vrai, le MDP qui a pris partie au sein du M5-RFP, était à la grande manifestation du 10 juillet et adhère aux revendications de cette grande manifestation, surtout à un travail pacifique de prise de conscience globale. De par son nom Mouvement Démocratique et Populaire, nous voulons qu’effectivement toutes les couches et classes populaires, ainsi que les travailleurs participent à ce mouvement actuel qui doit être vu comme un mouvement de prise de conscience des Maliens, désormais debout pour sauver leur pays afin que toutes les composantes puissent jouir du fruit de leur labeur, cela assorti d’une gouvernance tournée vers les préoccupations de l’ensemble des Maliens. Voilà pourquoi le MDP n’est pas seulement un mouvement de contestation contre le régime d’IBK, mais un mouvement qui a l’ambition de dépasser ce régime et de s’attaquer au système politique, économique et social qui a été instauré en République du Mali », ajoute t-il.

Certes, Oumar Mariko a reconnu qu’effectivement la manifestation du vendredi avait des lieux prioritaires : l’Assemblée nationale et L’ORTM, mais jamais les saccages n’étaient au programme.

Les forces de l’ordre taxées de provocatrices !

Si, Oumar Mariko estime qu’à l’assemblée nationale, il y avait des éléments infiltrés, il prend les autorités, en complicité avec les forces de sécurité, comme seules responsables du vandalisme à l’ORTM et dans d’autres structures publiques et privées. «Toutes nos enquêtes et analyses ont montré que les manifestants ont été provoqués par les forces de l’ordre, notamment la FORSAT qui n’a pour mission que d’intervenir dans les actes terroristes. A ce je sache, nous ne sommes pas des terroristes »,a souligné Oumar Mariko.

Une chose est sûre, pour Mariko, quoi qu’il se fasse et quoi qui arrive le mot d’ordre reste le départ du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita.

Amadou Kodio / Afrikinfos-Mali