Droit de passage sur l’axe routier Hombori-Gao ; les passagers sommés de payer 20 000 F CFA

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L’insécurité grandissante dans la partie septentrionale du pays est un secret de polichinelle. Il ne se passe plus de jours sans que les attaques se signalent. Malgré cet état de fait décourageant, certaines compagnies de transport ont pris le courage en bravant cette insécurité pour assurer le transport des différentes localités du nord du Mali. Cette courageuse action de désenclavement ne se passe pas sans difficultés.

Plusieurs tronçons sont devenus infréquentables au nord du pays à cause de l’insécurité. Les groupes armés dictant leurs lois ne sont pas inquiétés. Parmi les axes routiers du nord et du centre qui sont les plus exposés, figure le très important tronçon Hombori- Gao sur lequel les usagers sont victimes de rapines et de brigandages. Ainsi, depuis 2016 les véhicules de transport sont régulièrement arrêtés par des bandits au niveau des checks points improvisés. Face à cette situation révoltante, les populations du Nord ont mis la pression sur le gouverneur de Gao et le commandant de Zone qui avaient mis en place des escortes avec la participation financière des compagnies de transport qui s’élève à 15 000 F CFA par véhicule de transport. Ces escortes ont été salués par beaucoup de passagers. De 2016 à 2019, il y avait 2 escortes de l’armée chaque semaine. Mais contre toute attente et pour des raisons non connues, peu avant la fête de l’Aid El Fitr au mois de Mai 2020, les escortes se sont arrêtées. Après cet arrêt, chaque conducteur de car doit s’acquitter de la somme de 10 000 F CFA, de même que chaque passager contraint de payer 20 000 F CFA comme droit de passage à ceux qui se considèrent comme les nouveaux maitres des lieux (ils se réclament du GATIA (Groupe d’Auto- Défense Tamascheq Imaghad et Alliés) pour légitimer leurs actions. Les populations qui ne savent plus quoi faire, ont saisi à travers l’association malienne de lutte contre la corruption et la délinquance financière, le premier ministre, chef du gouvernement pour que des mesures urgentes soient prises pour assurer le minimum de liberté de mouvements (une des libertés fondamentales) au Nord et au Centre du pays.

Oumar Baba TRAORE

Source : L’Analyste