Elections présidentielles, révision de la Charte des partis politiques : le ministre Délégué Mamani Nassir sème le doute et la panique

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-La politique du ventre divise les partis politiques

Avec la dernière sortie du ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes Politiques et du soutien au Processus Électoral, M. Mamani Nassiré, c’est le doute et la panique dans les états-majors des formations politiques. Malheureusement pour des questions de ventre et d’intérêts personnels, les leaders politiques n’arrivent pas à former une coalition unique et forte pour faire face à la question de la révision de la Charte des Partis Politiques. Ils risquent de sortir très affaiblis de cette histoire !

Si, après plus de 4 ans d’attente, l’inscription du budget des élections dans le budget d’Etat 2025 avait suscité de l’espoir chez les formations politiques et plusieurs sensibilités pour un retour à l’ordre constitutionnel normal, la dernière sortie du ministre Délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes Politiques et du soutien au Processus Électoral, M. Mamani Nassiré, en fin janvier 2025, a semé le doute et la panique dans les états-majors politiques. Il avait été très clair en ces termes : « Le Gouvernement ne dispose pas de la Loi électorale ni encore du fichier électoral conformément à la réorganisation territoriale pour aller aux élections ».

C’était le jeudi 30 janvier 2025 à la Maison de la Presse, lors de l’atelier d’information et de sensibilisation sur les réformes politiques, institutionnelles, administratives et électorales à l’attention des responsables des organes de presse, ayant porté sur les réformes politiques et institutionnelles, les réformes administratives et territoriales, les réformes électorales portant la Loi électorale, la prorogation de la durée de la révision annuelle des listes électorales.

Selon lui, aujourd’hui, le Gouvernement n’a pas encore mis en œuvre l’ensemble des réformes dont certaines qui ne sont pas dans la Constitution, en l’occurrence la Loi organique (comment élire les députés et les Sénateurs).  « Nous n’avons pas la Loi électorale, nous n’avons pas encore le fichier électoral conforme à la réorganisation territoriale. Donc, tant que nous n’avons pas tous ces outils, il est difficile d’aller aux élections, même si nous avons la volonté d’y aller », a précisé M. Mamani Nassiré. Il a précisé que les opérations de la révision annuelle des listes électorales ont été prorogées jusqu’au 28 février prochain.

“Les propos du ministre délégué ne nous rassurent pas du tout. Dans la mesure où les élections référendaires ont pu être organisées dans un contexte de grande insécurité, ce n’est pas maintenant qu’on va nous tenir ces propos qui ne sont que du dilatoire pour ne pas aller aux élections. Les réformes dont on parle, aucun gouvernement au monde ne peut réaliser tous ses projets, toutes ses ambitions. Avec ces propos, nous émettons d’ores et déjà des doutes concernant la tenue des élections en 2025.

Si on doit d’abord réaliser toutes les réformes, vous comprenez vous-même la suite. Vraiment, sortons de ça. Il faut trouver le maximum de consensus avec toutes les parties prenantes pour pouvoir sortir de cette situation le plus rapidement possible. Nous ne doutons pas de la bonne foi du Président de la Transition, mais il faut aller à l’essentiel, et le prochain Président continuera avec les réformes en cours », notent des politiques, chez qui les propos du ministre Délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes Politiques et du soutien au Processus Électoral, M. Mamani Nassiré, ont semé le doute et la panique.

Quand la politique du ventre divise les partis politiques

Au Mali, dans la plupart des cas, c’est la politique du ventre qui domine. Généralement, les uns et les autres se positionnent en fonction de la direction du vent et on saute sur toutes les occasions pouvant permettre aux formations politiques, aux cadres et militants d’avoir quelque chose à mettre sous la dent. Ces faits et gestes au quotidien font que la population n’a pratiquement plus confiance aux formations politiques et leurs leaders. Ce qui se passe actuellement dans notre pays en est une parfaite illustration ! 

Si les partis et mouvements politiques ont jusqu’au 14 mars 2025 pour faire parvenir au ministre Délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes Politiques et du soutien au Processus Électoral, M. Mamani Nassiré, leurs propositions et suggestions concernant la relecture de la Charte des partis politiques, malheureusement, une fois de plus, l’union sacrée échappe à la famille, alors que dans la division l’objectif visé ne peut être atteint. Sur initiative du Président du parti Congrès National d’Initiative Démocratique (CNID-FYT), Me Mountaga Tall, 74 partis politiques sont dans la dynamique d’avancer ensemble.

De l’autre côté, le Forum des Partis et Mouvements Politiques dirigé par président du Parti pour la Restauration des Valeurs du Mali (PRVM Fasoko), M. Mamadou Oumar Sidibé, se mobilise également. Malgré les démarches entreprises par Me Mountaga Tall, le Forum des Partis et Mouvements Politiques n’est pas du tout disposé à les rejoindre. Me Tall estime que le Forum des partis et mouvements politiques n’est pas indépendant.

Aboubacar Sidick Fomba s’agite aussi !

De son côté, le membre du Conseil National de Transition (CNT), non moins président des Forces Patriotiques pour la Refondation du Mali (FPR-Maliko), Aboubacar Sidick Fomba, conformément aux recommandations des Assises Nationales de la Refondation (ANR), en droite ligne de la révision de la Charte des Partis Politiques, plaide pour la réduction du nombre de formations politiques.

Il touche du doigt, la suppression du financement public des partis politiques ; la réduction du nombre des partis politiques ; la moralisation de la pratique politique ; la maîtrise des sources de financement des partis politiques. Ce qui est sûr et certain, si le nombre de partis politiques doit être réduit, nul doute que la formation politique de M. Aboubacar Sidick Fomba, que d’aucuns qualifient de micro-association, partira, elle aussi, en fumée.

Comme on le voit, pour des questions de politique du ventre et d’intérêts personnels, même sur des questions cruciales et essentielles, toutes les formations et mouvements politiques ne peuvent pas former une unique et seule coalition pour défendre leurs intérêts. Quand-même, la révision de la Charte des partis politiques concerne en premier lieu les acteurs politiques. Nul doute, dans ces conditions, qu’ils y sortiront très affaiblis… s’ils continuent ainsi !

Tougouna A. TRAORE

Source : La Rédaction du Mali