Développement économique des pays du Sahel: 28,3 milliards de dollars pour rattraper le retard…

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A cause de l’insécurité et l’instabilité politique, des pays du Sahel comme le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Tchad sont aujourd’hui confrontés à des contraintes de financement plus dures.

Selon Abebe Selassie, directeur du département Afrique du Fonds Monétaire International (FMI), les dépenses de sécurité ont inévitablement imposé une charge de plus en plus importante sur les budgets, représentant 3,9 % du Produit Intérieur Brute (PIB) en 2022 et absorbant en moyenne 25 % des recettes fiscales hors dons. « L’augmentation des dépenses de sécurité est une nécessité pour garantir la stabilité, mais elle évince d’autres dépenses prioritaires, notamment la fourniture de services publics de base. Pour les pays du Sahel, la dette publique en pourcentage du PIB augmente régulièrement depuis 2011 et devrait atteindre près de 51 % du PIB en 2023 », précise-t-il.

Pour lui, les conditions financières risquent probablement de rester tendues à court terme, et la marge de manœuvre des États pour emprunter davantage est limitée. « Pour répondre à leurs besoins prioritaires, les pays du Sahel doivent donc compter principalement sur les dons, les financements hautement concessionnels, la mobilisation des recettes intérieures et les efforts du secteur privé en faveur du développement », ajoute-t-il.

S’agissant des perspectives économiques pour la région, Vitaliy Kramarenko, directeur adjoint du département Afrique du Fonds Monétaire International (FMI), estime que la croissance économique de la région devrait se stabiliser à environ 4,7 % à moyen terme. « Mais cela ne devrait pas suffire à réduire les écarts croissants de revenus entre la région du Sahel et les pays avancés. Ces écarts pourraient encore se creuser si les termes de l’échange venaient à se détériorer par rapport au scénario de référence », précise-t-il.

Le Fonds Monétaire International, annonce également que des investissements supplémentaires d’environ 28,3 milliards de dollars, soit plus de 16 754 662 400 000 de Francs CFA, seraient nécessaires sur la période 2023–2026 pour relancer pleinement le processus qui permettrait à la région de rattraper son retard en matière de développement. « Un soutien supplémentaire de la part des bailleurs de fonds, de préférence sous forme de dons, sera essentiel. L’aide accordée à ces pays par les bailleurs de fonds a diminué de près de 20 % au cours des 10 dernières années pour s’établir à environ 4 % du PIB. Il est frappant de constater que l’aide budgétaire sous forme de dons a représenté moins de 0,5 % du PIB en 2022, alors que ces dons sont essentiels pour traiter avec flexibilité les priorités en matière de financement », souligne Vitaliy Kramarenko.

Ismaël Traoré

Source : Le Capital

Last Updated on 12/01/2024 by Ousmane BALLO