La signature d’un pacte de stabilité sociale et de croissance entre le gouvernement et les partenaires sociaux, le 25 août 2023, est actuellement perçue par la majeure partie de l’opinion nationale comme une solution pour apaiser le climat social au Mali. Pour rappel, ce pacte est une recommandation de la conférence sociale, tenue du 17 au 22 octobre 2022, dont la mise en œuvre se fera à travers un plan d’action qui s’étend sur 2023-2025 et qui concerne 65 domaines et 125 activités programmées. Ces activités portent, entre autres, sur l’extinction des procès-verbaux de conciliation avec les syndicats des travailleurs ; l’organisation des élections professionnelles et de représentativité ; l’adoption d’une politique de travail.
Ce pacte pourra constituer un nouveau départ sain et plein d’espoir pour le Mali, si seulement les différentes parties arrivent à respecter leurs engagements. D’autant plus que l’histoire du Mali nous renseigne sur plusieurs tentatives d’accord entre les autorités politiques et les travailleurs dans le sens de l’accalmie du climat social, mais qui n’ont pas fait long chemin. Donc au-delà de ces signatures avec le sourire et devant les caméras qui ont un caractère purement politique, le plus difficile pour les parties sera de s’accorder sur une dynamique qu’il faut pour la mise en œuvre, de manière concertée et dans la plus grande confiance, de l’ensemble des engagements arrêtés dans ledit pacte.
En vérité, soit les partenaires sociaux vont être obligés de se conformer au rythme du gouvernement, parfois connu pour sa lenteur administrative, ou alors c’est ce dernier qui va devoir fournir un peu d’efforts afin de créer l’équilibre. A défaut, le pacte risque de voler en éclats et les grèves vont reprendre de plus belle avec des conséquences considérables sur le bon fonctionnement de l’administration.
Tout compte fait, ce sont les centrales syndicales qui vont constituer le plus gros problème à gérer. Connu parfois pour son instabilité, le monde des syndicats, très varié, demeure complexe et souvent incontrôlable par l’Etat. Pour la simple raison que l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) et la Centrale syndicale des travailleurs du Mali (CDTM), qui sont parties intégrantes de ce pacte, pourront difficilement contrer l’ensemble de leurs membres contre toutes revendications et arrêt de travail jusqu’à 2025.
L’autre inquiétude, c’est bien le cas des organisations syndicales n’appartenant à aucune de ces centrales. Désormais, l’on doit s’interroger sur le sort à réserver à ces regroupements syndicaux dont les préoccupations peuvent ne pas être forcément prises en compte dans le plan d’action proposé dans le cadre de la mise en œuvre du présent pacte de stabilité sociale et de croissance. C’est pourquoi l’on ne doit pas être surpris, dans les mois à venir, de voir un syndicat brandir des doléances qui n’ont pas fait objet d’accord entre les parties signataires dudit pacte.
En clair, si ce pacte a été mal négocié ou alors si sa mise en œuvre bute sur des failles ou des insuffisances de part et d’autre, il risquera de contribuer à la division ou à la dislocation du monde syndical. A ce moment-là, les revendications vont pleuvoir de toutes parts. Ce qui pourrait paralyser l’administration en donnant le contraire de ce que l’on imagine actuellement.
Ousmane BALLO
Source : Ziré
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