Ce vendredi 29 octobre 2021, à l’appel d’une quantité d’associations de la Société civile, notamment de « Yérè wolo-débout sur les remparts », des centaines de milliers de manifestants se sont massés au Boulevard de l’Indépendance de Bamako : Pour dénoncer la politique néocoloniale de la France au Mali à travers ses incessantes ingérences et diktats ainsi que ceux de la CEDEAO envers le Mali. Les manifestants ont aussi apporté leur soutien indéfectible aux Autorités de la Transition. Désormais, ils exigent que les Forces étrangères (Barkhane, Minusma…) plient bagages afin que le Mali puisse pleinement exercer sa souveraineté nationale.
Toutefois, en dépit du départ annoncé de ses soldats, la France et la Communauté Internationale (CI) n’ont en réalité pas l’intention de quitter de sitôt le Mali. Pour la simple raison que l’ancienne puissance coloniale a pris le soin de se raviser, en optant désormais pour une simple réduction de l’effectif de son contingent militaire et le retrait de ses bidasses de Kidal et Tessalit pour les redéployer dans la zone dite des « Trois frontières » (Liptako-Gourma).
Ce, afin de « pouvoir continuer à lutter efficacement contre le terrorisme international ». Mais parallèlement, les autorités hexagonales continuent de vilipender les autorités locales. Comme si cela ne suffit pas, elles continuent de brandir leur menace de retrait du Mali. « Si jamais, les Autorités de la Transition faisaient appel au service de la société militaire russe Wagner ou entamaient des négociations avec les terroristes de nationalité malienne, la France va être contrainte de se retirer », persistent-ils dans leur chantage.
A l’instar de la France, la CI exige que les Autorités de Transition se plient à leurs diktats : en organisant les élections générales à partir de février 2022 ; en abandonnant l’organisation des Assises Nationales de la Refondation (ARN). Dans le cas contraire, le Mali subirait des sanctions économiques, financières et diplomatiques. Or, une chose est certaine, les Autorités de la Transition, dirigée par Colonel Assimi Goïta et Choguel Kokalla Maïga sont droit dans leurs bottes. Elles ont déjà décidé de s’assumer pour affranchir notre pays de la tutelle extérieure. Elles sont ainsi en train de franchir résolument toutes les lignes rouges tracées par la France et la CI.
Et à toutes les occasions, le Gouvernement ne cesse de le répéter : les Assises Nationales de la Refondation (ANR) seront bel et bien organisées. Déjà, le Panel des Hautes Personnalités, qui va diriger ses travaux et les membres du Comité d’organisation sont déjà nommés par décret pris au Conseil de ministres. Ils sont même à pied ’d’œuvre et courant décembre, les travaux doivent commencer au niveau national. Et c’est à l’issue de ces assises (souveraines) qu’il en sortira un chronogramme détaillé pour l’organisation des élections générales, très probablement dans la seconde moitié de 2022. Qu’adviendra-t-il alors ?
En cas de sanctions, le peuple malien risque avec les Autorités de la Transition de faire les frais. Notre économie risque d’être paralysée par des sanctions économiques et financières. Mais, de toute façon, une chose est certaine : des dizaines voire des centaines de milliers de manifestants du 29 novembre (une majorité de maliens) leur ont déjà affiché leur soutien indéfectible. Ces femmes et hommes dénoncent vivement le diktat et l’ingérence de la CI envers le Mali. Il va donc falloir qu’ils soient beaucoup résilients et demeurent souder aux Autorités de la transition ! L’union fait la force, dit-on !
Gaoussou Madani Traoré
Source : Le Pélican