Kayes : Wassa Ton prépare une révolte contre le DRH de la Semico-SA en raison de licenciement abusif

à la une Actualités Au Mali Flash infos Infos en continus Société

Kayes : Wassa Ton prépare une révolte contre le DRH de la Semico-SA en raison de licenciement abusif

Malgré la décision de la direction régionale du travail de Kayes, la société minière Segala Mining Corporation de Toukoto (Semico-SA) a finalement licencié Mamadou Diaby Keita de son poste d’assistant opérateur d’usine. Cette situation agace l’Association Wassa Ton qui menace de mener des actions afin d’obtenir le départ immédiat du directeur des ressources humaines de ladite société minière, Abou Sidibé. 

Au cours d’un point de presse, tenu le 18 Juin 2021, le président de Wassa Ton, Aliou Diallo, a rappelé que malgré la décision de la direction régionale du Travail de Kayes de maintenir Mamadou Diaby Keita à son poste d’assistant opérateur d’usine au sein de la mine, le directeur des ressources humaines (DRH), Abou Sidibé, a décidé autrement en le licenciant pour la simple raison qu’il est cité dans une affaire de vol dont les auteurs sont déjà aux arrêts.

Selon Aliou Diallo, dans une lettre adressée au directeur général de Semico-SA, le directeur régional du travail, Soungalo Demblélé, a émis un avis défavorable pour le licenciement sollicité conformément à l’article 40 du code du travail. « Au cours des débats, monsieur Daiby n’a pas reconnu les faits, il soutient qu’il n’a rien à avoir avec cette histoire de vol de minerai. Aussi, la matérialité des faits reprochés à l’intéressé n’a pas été établie de façon formelle. Or, en droit, la perte de confiance doit résulter d’éléments objectifs. Elle ne saurait être fondée sur de simples allégations émanant d’autres travailleurs », peut-on lire dans la lettre de réponse du directeur régional du travail adressée à la société minière Segala Mining Corporation de Toukoto (Semico-SA).

Pour le président de l’association Wassa Ton, derrière ce licenciement se cache une volonté du DRH de Semico-SA, Abou Sidibé, de se débarrasser des jeunes locaux. « Avant cette situation, plusieurs jeunes du cercle ont été licenciés par le même Abou Sidibé et malgré les décisions de la justice », déplore le président de l’association Wassa Ton.

Aussi, Aliou Diallo estime que le point de non-retour est consommé. Ainsi, l’association Wassa Ton qui œuvre pour le développement du cercle de Keniéba entend se battre pour se faire entendre. Pour ce faire, le président promet des actions afin demander le départ immédiat du DRH, Abou Sidibé, de la zone. A de faut de ce départ, l’association menace d’instaurer un blocus sur la mine. Une déclaration sera faite dans les jours à venir pour informer les autorités sur les futures actions de la population locale et l’association.

Au cours de nos recoupements, nous avons tenté d’avoir la version de la société minière en vain. Notons que Endeavour Mining Corporation est une entreprise des Iles Cayman avec un bureau d’enregistrement aux Iles Cayman. Elle est listée à la bourse de Toronto. Au moment de la réception de la demande d’examen et jusqu’en mars 2016, Endeavour Mining Corporation avait une place d’affaires à Vancouver au Canada. Le siège social actuel est à Londres au Royaume-Uni. Sa filiale malienne, SEMICO SA détient les permis d’exploitation minière de la mine de Tabakoto au Mali.

Pour rappel, en juin 2018, le licenciement abusif des jeunes locaux dans la mine d’or de Goungoto a été à la base d’une mésentente entre la communauté des villages environnants de Kéniéba et la direction des ressources humaines de la société minière Segala Mining Corporation de Toukoto (Semico-SA) intervenant à Goungoto dans la région de Kayes. Ces manifestions ont fait au moins un mort, de nombreux blessés, des locaux incendiés et plus d’un millier de cartes d’électeurs brûlées.

Abdoulaye Ouattara / Afrikinfos-Mali

Last Updated on 22/06/2021 by Ousmane BALLO