Un dicton dit : ‘’Ne mange pas tout ton pain aujourd’hui, demain viendra’’. Ce dicton sied bien à la situation socioéconomique actuelle des Maliens. Pas besoin d’être un expert en économie ou économiste pour comprendre ce qu’il y a, il suffit de s’intéresser à l’actualité ou de connaître la fluctuation des prix sur le marché.
Le Mali a été touché de plein fouet par la pandémie du Covid-19, pas par le nombre d’infectés ou de malades mais par les conséquences que cette maladie a causé. Notamment la fermeture des frontières, l’arrêt des usines, industries ou unités de production dans le pays. Nous n’avons pas fini de gérer ces effets collatéraux néfastes pour notre survie qu’arrive un régime d’exception, entrainant un embargo surtout économique de la part de la Communauté économique, la Cedeao, dont nous sommes entièrement membre. Les frontières ouvertes, à peine quelques jours, ont été refermées pour raison de Coup d’Etat. Une nouvelle situation qui bloque dans les ports d’approvisionnement et d’évacuation de nos produits et denrées de première nécessité. Ces deux situations combinées ont causé un manque à gagner pour le trésor public. Les services des assiettes qui approvisionnent les caisses publiques ont pris un coup : la douane évoque dans les micros de nos confrères de la chaine nationale qu’il y a eu un manque à gagner de 5 à 7 milliards de nos francs par mois, les services des impôts par la direction des grandes entreprises a, aussi déploré la faiblesse des entrées de façon inhabituelle. Chez la faîtière des commerçants détaillants, même si on n’est pas alarmiste, l’absence de mouvement normal, du trafic ordinaire impacte négativement les prix sur les marchés. La pénurie de produits sur le marché, malgré le stock existant, crée des inquiétudes. Les prix ont quelque peu grimpé ; l’exemple le plus frappant fut l’oignon importé qui, à quelques semaines du ramadan, moment critique de la montée vertigineuse des prix, le kg d’oignon importé n’atteignait pas 250 FCFA. Mais, à la date d’aujourd’hui, il oscille entre 500 et 600 FCFA. Une série de faits révélateurs de la couleur des indicateurs de la situation socio économique. Tout compte fait, ils ne sont pas au vert.
En s’intéressant un peu à l’actualité et à ce qui se dit autour de soi, on se rend vite compte qu’on a le devoir d’être économe, d’être prévoyant. Car, on ne sait pas de sera fait demain.
L’embargo monétaire semble être le plus contraignant. Est-ce que cela n’a pas, tant soit peu, influencé la prise de décision des nouvelles autorités concernant l’application de l’art 39 des enseignants du préscolaire, fondamental et secondaire ? Ne sachant pas jusqu’à quand pourrait aller l’embargo de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’ouest, Bceao, il ne fallait, peut-être pas, s’aventurer dans des sorties d’argents du trésor au risque de compromettre toute la chaîne de distribution des ressources. En tout cas, plus vite la situation redevient normale, mieux ça vaut. Sinon, consommons moins pour consommer longtemps.
Drissa Tiémoko SANGARE
Source : L’Analyste