Nos expatriés : Le message poignant de Sory Ibrahim Diarra

à la une Actualités Au Mali Flash infos Infos en continus Sports

Dans cette interview, le nouvel attaquant du FC Petrolul Ploiesti évoque, entre autres sujets, son transfert en Roumanie, son passage à l’Académie les Étoiles du Mandé, ses ambitions pour la sélection nationale junior, avant de demander à nos compatriotes d’enterrer la hache de guerre et de se donner la main «pour construire ensemble le Mali»

L’Essor : De l’Académie les Étoiles du Mandé, vous vous retrouvez en Roumanie. Quand et comment avez-vous rejoint ce pays ?
Sory Ibrahim Diarra :
Je suis en Roumanie depuis un an. C’est mon agent qui m’a mis en contact avec Ceahlăul Piatra, une équipe de troisième division roumaine. Au début je ne voulais pas, mais mon agent m’a convaincu et j’ai accepté. Je pense qu’il avait raison parce que commencer par le haut niveau n’est pas souvent productif. Je me sens bien dans cette équipe qui me permet d’apprendre et d’avoir de l’expérience. Tout va bien, la seule chose qui me manque, c’est le pays. La chaleur humaine du Mali me manque beaucoup, mais je ne m’en plains pas parce que ça fait partie des exigences du métier.

L’Essor : Vous avez récemment quitté le CSM Ceahlăul Piatra pour le FC Petrolul Ploiesti. Qu’est-ce qui a motivé ce changement de club ?
Sory Ibrahim Diarra :
Le rêve de tous les footballeurs est de pouvoir évoluer dans un championnat de haut niveau. Comme je l’ai dit plus haut, mon ancien club, c’est-à-dire Ceahlăul Piatra Neamț, est une équipe de troisième division. Pour moi, cette équipe devait être un escalier pour monter de grade. C’est ce que j’ai fait, même si je dois avouer que je suis un peu resté sur ma faim par rapport au projet du club. Avant de décider de partir, j’en ai parlé avec mon agent. En plus, le FC Petrolul Ploiesti s’était déjà renseigné sur mon dossier, ce club m’a proposé deux ans de contrat avec un salaire intéressant.

Voilà les raisons qui m’ont poussé à changer de club. Aujourd’hui, j’évolue en deuxième division, mais mon objectif reste la première division, en Roumanie où dans un autre pays. Je me battrais pour y arriver. Je fais un grand coucou à tous les dirigeants de mon ancien club, sans oublier le staff technique, mes coéquipiers et les supporters.

L’Essor : Comment avez-vous été accueilli par vos nouveaux coéquipiers ?
Sory Ibrahim Diarra :
J’ai été bien accueilli par mes coéquipiers, tout comme l’encadrement technique et surtout les supporters du club. Ils ont été chaleureux avec moi. C’est comme si c’était au Mali avec les joueurs de l’Académie les Etoiles du Mandé. Je suis content d’eux et j’espère que cela va continuer.

L’Essor : Est-ce que votre intégration a été facile et que pensez-vous de votre nouveau club ?

Sory Ibrahim Diarra : Oui, mon intégration a été facile. Le FC Petrolul Ploiesti est un grand club dont l’objectif majeur est la montée en première division. Depuis que je suis ici, je n’ai aucun problème, ni avec les dirigeants, ni avec le staff technique. L’atmosphère est bonne et nous travaillons dans de bonnes conditions. J’apprécie beaucoup la politique du club, avec à sa tête, le président Cristi Vlad. Il entretient de bonnes relations avec les joueurs, notamment nous Africains. Franchement, je suis content de faire partie de l’effectif du club.

L’Essor : Sur un plan personnel, quels sont vos objectifs cette année ?
Sory Ibrahim Diarra :
Je veux aider l’équipe à être championne de la deuxième division et accéder à l’élite. C’est notre objectif principal et nous avons une envie collective de réaliser quelque chose ensemble. Les dirigeants et les supporters rêvent de voir l’équipe en première division et nous nous battrons pour ça. Pour moi, Petrolul a sa place dans l’élite et je suis optimiste pour la suite des événements.

L’Essor : Êtes-vous satisfaits de vos performances et de celles du club ?
Sory Ibrahim Diarra :
Oui, je suis satisfait de mes performances, au début c’était un peu difficile, mais maintenant tout est rentré dans l’ordre. Le championnat vient de démarrer, tout le groupe est motivé et Inch Allah, nous allons offrir le ticket de la première division aux supporters.

L’Essor : La sélection nationale junior prépare actuellement les éliminatoires de la CAN de la catégorie. Avez-vous des contacts avec le sélectionneur national Mamoutou Kané ?
Sory Ibrahim Diarra :
Pour le moment non, je ne suis pas en contact avec le sélectionneur national, mais j’espère que cela ne va pas tarder. Je connais bien coach Mamoutou Kané, c’est un bon technicien qui a fait ses preuves. J’aime sa méthode de travail, c’est quelqu’un qui a la tête sur les épaules. Je ne dis pas ça pour le flatter, c’est la réalité. Évidemment mon ambition est de jouer en sélection nationale et participer à la CAN et, pourquoi pas, à la Coupe du monde. Si on me fait appel, je n’hésiterai pas une seconde, mais que je vienne ou pas, je fais confiance à l’équipe pour aller loin dans ces deux compétitions.

Sory Ibrahim Diarra (balle au pied) évolue en Roumanie depuis une année

L’Essor : Quels souvenirs avez-vous de votre centre de formation, l’Académie les Étoiles du Mandé ?
Sory Ibrahim Diarra :
Je n’ai que de bons souvenirs de l’Académie les étoiles du Mandé. C’est mon club de cœur. Ce club m’a tout appris et continue de veiller sur moi malgré la distance. Je profite de cette occasion pour saluer mes coaches de l’Académie, le président, Alpha Sylla et son vice-président Saïba Sylla sans oublier mes anciens partenaires et tous les pensionnaires du centre.

L’Essor : Il y a aujourd’hui plusieurs centres de foot à Bamako. Selon vous, quelle est la différence entre l’Académie les étoiles du Mandé et les autres écoles de foot ?
Sory Ibrahim Diarra :
Je n’ai pas fait beaucoup de centres de formation, mais pour moi l’Académie les étoiles du Mandé est l’un des meilleurs centres de Bamako, voire du Mali. Dans mon ancien centre, les joueurs sont bien traités et les responsables techniques sont très exigeants sur les performances. à l’Académie les étoiles du Mandé, les joueurs sont internés, ce qui n’est pas le cas dans les autres centres. En plus, dans mon ancien centre, les cours sont dispensés dans plusieurs langues comme l’anglais, l’allemand, l’espagnol et bien entendu le français. Ce n’est pas tout, le centre dispose d’un bus qui assure les déplacements de l’équipe et le président est au petit soin avec les Académiciens. Dans le contexte malien, je pense que le centre peut être considéré comme une référence.

L’Essor : Quel regard portez-vous sur le football malien d’aujourd’hui ?
Sory Ibrahim Diarra :
Je vois le football malien d’un bon œil et avec beaucoup d’espoirs. Le football malien regorge de talents qui ne demandent qu’à être encadrés et suivis. Si les jeunes footballeurs de notre pays sont bien encadrés et si on arrive à organiser régulièrement des compétitions de catégorie d’âge à l’échelle nationale, je suis sûr que nos sélections nationales vont dominer le continent et remporter beaucoup de trophées.

L’Essor : Avez-vous un message pour les supporters maliens qui ne voient pas les images du championnat roumain ? 

Sory Ibrahim Diarra : Pour les images du championnat roumain, on peut les voir sur les réseaux sociaux. J’espère qu’après la publication de cette interview, les supporters s’intéresseront au championnat roumain pour voir un fils du pays. Qu’ils sachent que nous, expatriés avons besoin de leur soutien et de leurs bénédictions. Malgré la distance, je pense à tous les supporters maliens, singulièrement, les inconditionnels de l’Académie les étoiles du Mandé.

L’Essor : Qu’est-ce qui vous manque le plus depuis votre départ du Mali ?
Sory Ibrahim Diarra :
La famille et l’Académie me manquent beaucoup. L’Académie était ma deuxième famille, la chaleur des supporters maliens me manque également. Depuis quelques années, notre pays traverse des moments difficiles. Je prie pour le retour de la paix au Mali et demande à tous les compatriotes de se donner la main et d’enterrer la hache de guerre. C’est ensemble que nous construirons notre pays. Que chacun se dise que le pays a besoin de tous ses fils.

Interview réalisée par Djènèba BAGAYOKO

Source: L’Essor 

Last Updated on 10/09/2020 by Ousmane BALLO