Nous l’avions écrit dans notre parution n°359 du vendredi 19 juin dans l’article intitulé ‘’Crise scolaire : la fin théorique…’’ que la fin pratique de ce bras de fer gouvernement – syndicats d’enseignement n’est mesurable qu’à partir des premiers versements dans les comptes des enseignants. Ce versement devait avoir lieu au plus tôt ce mois d’août. Mais d’ici là et au bénéfice de la lenteur administrative et du long circuit des dossiers financiers, une tentative de faire capoter cette application de l’art. 39 aurait mûri dans la tête d’autres personnes proches du dossier. Pour quelle fin ? Difficile de répondre avec précision malgré les lourds soupçons.
Ce n’est jamais facile de truquer une affaire dans le dos des acteurs qui ont mis tout leur temps, leur moyen, leur énergie et surtout leur honneur pour la bonne marche de cette affaire. Ce qui semble être oublié par celui ou ceux qui ont voulu porter, à tort, des modifications ou un coup d’arrêt à l’application de l’art 39 de la loi 007 de janvier 2018. La vigilance de Adama Fomba, porte parole de la Synergie (groupes de syndicats signataires du 15 octobre 2016) et ses collègues secrétaires généraux n’a pas été pris à défaut. Sentant la fumée noire sortir du processus, ils sont montés au créneau ce jeudi 12 août pour alerter le partenaire, le ministère de l’éducation, sur la lenteur dans le traitement du dossier ou la tentative de torpiller le procès verbal de conciliation signé entre le département de tutelle et les syndicats. Le porte parole de la Synergie qualifiera même le coup de ‘’vagabondage juridique’’ de la part de ces initiateurs. Un directeur national est pointé du doigt comme étant l’auteur de la sale besogne. Pourtant, le mini conseil de ministre de la veille, c’est-à-dire du mercredi 11 août avait consigné en bonne place dans la feuille de route du président de la république, l’application de ce fameux article 39. En moins de 24 h qu’est ce qui a changé ? Le fameux directeur national, soupçonné de tripatouillage du procès verbal de conciliation, est le bras armé de qui ? Pour quelle fin a-t-il accepté d’agir ainsi ?
La nouvelle donne et le timing d’application souhaité
Quand ces interrogations attendent des réponses, un groupe de Colonels déposent le président Ibrahim Boubacar Kéïta, son gouvernement et l’Assemblée nationale dans la journée du 18 août. Une nouvelle situation qui apparemment, pourrait porter un coup à l’application de l’article 39, ne serait ce que dans le délai imparti. Mais les finances publiques ont des secrets que seuls les initiés connaissent. Si ça ne tient qu’aux délais c’est encore mieux. La Synergie n’aura aucune raison de ne pas se patienter. En attendant, le scénario était le suivant : la rentrée des autres classes et la tenue des examens en septembre 2020 et les vacances d’un mois en décembre. Ce calendrier sera-t-il respecté ? Attendons voire.
Drissa T. SANGARE
Source : L’Analyste
Last Updated on 28/08/2020 by Ousmane BALLO
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