Dans un document rendu public, intitulé « Manifeste pour “… l’obligation de s’engager pour le Mali…” », un groupement de cadres maliens venant d’horizons professionnels divers vient faire une batterie de propositions pour la future transition en vue. Dans le présent manifeste, qui se veut une réponse à l’appel du CNSP pour une meilleure transition au Mali, les jeunes cadres qui se font appelés ‘’Les réformateurs’’ ont procédé à une analyse de huit thématiques, dans lesquelles, ils exposent leur vision aboutissant à des propositions concrètes de mise en œuvre des organes de la transition pour une refondation de l’État et un renouveau de démocratie et de la gouvernance.
Pour la relance de notre pays, disent-ils, il faut un certain nombre de chantiers primordiaux parmi lesquels : la Défense et la Sécurité, la justice, l’éducation, les finances publiques. Aussi, cette relance passera par la création de richesse, l’organisation politique, les Investissements directs étrangers, le développement des infrastructures.
Pour les ‘’Réformateurs, il est de consensus républicain qu’un coup de force militaire n’est pas la méthode appropriée pour la consolidation d’une Nation et la relance d’un État. Cependant, force est de constater qu’après des décennies d’Indépendance, la plupart des systèmes politiques qui ont été instaurés dans notre pays n’ont pas comblé les attentes, et c’est le moins que l’on puisse dire.
Dans le contexte malien, précisent-ils, cet événement offre une opportunité de corriger une trajectoire qui de toute évidence ne répondait plus aux aspirations du peuple.
Les Maliens peinent à trouver le bout du tunnel malgré les immenses potentialités de ce pays. «En ce sens que nous pouvons, avec force, dire que la nécessité d’explorer des alternatives de changement politique est de mise, et le Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP), contrairement aux précédentes organisations militaires qui ont eu à suspendre tous azimuts les constitutions et les institutions, des indépendances à nos jours, a su se distinguer par la pertinence et la maturité dans les orientations données »,ajoutent-ils.
Ceci dit, avancent-ils, nous nous installons résolument dans un processus transitionnel, lequel processus vise à choisir les hommes et les femmes qui aspirent à participer à la destinée de notre pays. Dans cet ensemble hétéroclite de citoyens, les cadres ont plus que jamais leur partition à jouer.
« En conséquence, nous cadres maliens, soucieux de notre épanouissement, persuadés du lien entre l’avenir de notre nation et notre devenir, aspirant à l’effectivité d’une démocratie participative, convaincus de l’impérieuse nécessité de promouvoir la bonne gouvernance, avons décidé de publier, en réponse à l’appel du CNSP, le présent manifeste qui pose les bases de ce qui pourrait constituer le socle d’un Mali nouveau », déclarent-ils.
En tout cas, une chose est claire, estiment-ils, le Mali n’a plus le droit à l’erreur.
Concernant, par exemple, la défense et la sécurité, les auteurs du Manifeste préconisent de renforcer la transparence des achats de matériels militaires et les contrôles pour une meilleure visibilité qui permettrait de limiter les risques de corruption et d’approvisionnement en matériels défectueux, mais sans pour autant remettre en cause le secret défense.
Aussi, il s’agit pour eux de renforcer les capacités des autorités locales légitimes dans la lutte contre les tensions intercommunautaires et les attaques terroristes en les impliquant davantage dans la résolution de ces conflits, etc.
Pour la réinvention de notre démocratie, le manifeste propose entre autres de : réinstaurer les mécanismes de chefferie dans les quartiers et les villages ; faire désigner les maires des communes par le conseil des chefs de village et de quartier ; faire élire un ou plusieurs représentants par village ou quartier en fonction de sa population ; faire élire 100 représentants nationaux par les représentants des communes et pour une durée de 3 ans.
Sur la question de la réforme de la justice, ces cadres proposent de renforcer l’indépendance de la justice, en lui donnant les moyens de sa mission ô combien importante dans un État de droit.
Il s’agit aussi de réformer le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM). Mais aussi et surtout, de revoir la composition du Conseil, à défaut, la pratique rend difficile la poursuite de certaines personnalités politiques et judiciaires, etc.
Abdoulaye OUATTARA / afrikinfoa-mali
Last Updated on 27/08/2020 by Ousmane BALLO