Chute d’IBK et de son régime : M5-rfp-CNSP : baara bana !

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Jamais le Mali n’aura aussi bien mérité sa devise nationale ‘‘Peuple-un But-une Foi’’. Le mardi, 18 août 2020, les FAMA (Forces Armées Maliennes) en ont fait une démonstration de preuve historique en face du monde, en fraternisant avec le peuple martyrisé par un régime oligarchique. Une opération chirurgicale militaire républicaine, civilisée, pacifique et arrivée à point nommé. Un grand remède à toute une somme de grands maux. Ce fut même un véritable salut public qui est à la fois celui d’un groupe de jeunes officiers supérieurs et de toute une force armée et de sécurité nationale venus à la rescousse d’un mouvement populaire convaincu de ses visions et objectifs sociopolitiques. Ce qui atteste que lorsque le peuple souverain se soulève contre une dictature, c’est toute son Armée qui bouge et descend au charbon. C’est dans ce cadre que vient d’être célébrée conjointement par les populations civiles et leur Armée nationale de la chute du régime d’Ibrahim Boubacar Kéïta.

Le vendredi, 21 août 2020, sur le Boulevard de l’Indépendance nationale de Bamako, s’est déroulé un rassemblement festif marquant la fin du règne d’IBK. Règne de sept ans marqué par la corruption, le népotisme, l’impunité, l’injustice sociale, l’insécurité, la désunion nationale, l’oligarchie et le mensonge d’État. En somme, ce fut la victoire du peuple malien sous la direction du Mouvement du Rassemblement du 5 Juin des Forces Patriotiques (M5-rfp) contre la mauvaise gouvernance érigée en système de 2013 à nos jours par le Président IBK et son clan familial.

A cette circonstance hautement historique pour la jeune démocratie malienne, les représentants de toutes les forces vives de la nation étaient présents. Des acteurs issus de la classe politique, de la société civile, du monde religieux et de toutes les couches socioprofessionnelles des secteurs public et privé de la place y étaient également. Le Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) y était également représenté à travers une forte délégation venue transmettre le message de l’Armée patriotique et républicaine du Mali à l’ensemble du peuple malien. Selon son porte-parole, le Colonel Ismaël Wagué, cette prise intervention n’est point un coup d’État militaire mais juste un parachèvement par l’Armée du combat du peuple souverain au service duquel elle est. La présence de ces membres du CNSP a été vivement félicitée et leur intervenant fortement ovationné.

A cet effet, le président du M5-rfp, Dr Choguel Kokalla Maïga, fera savoir que le plus important reste, à savoir préserver cet acquis. Il a félicité le peuple malien et ses vaillantes forces armées et de sécurité, les femmes,  la jeunesse et  toutes les forces vives de la nation pour leur victoire face sur le régime qui avait décidé de décapiter le M5-rfp et déporter tous ses leaders dans les prisons de l’intérieur du pays dès après le rassemblement de ce vendredi 21 août. Mais, comme l’enseigne l’adage : « L’homme propose, Dieu dispose ».

Selon le Cinéaste Cheikh Oumar Sissoko, la page IBK est définitivement tournée, il s’agit maintenant de faire en sorte que le CNSP, qui est l’aile armée du peuple, et le M5-rfp, l’aile civile du même peuple, cogèrent ou veillent scrupuleusement à la gestion de la phase transitoire dans l’intérêt supérieur du Mali désormais censé être en train de revenir de loin. Puisque de 2013 à nos jours, ce n’était que de mirage, une avancée à reculons.

Dans le même ordre d’idées, Mme Sy Kadiatou Sow, la régulière à tous les combats démocratiques de ce pays, avisera que cette victoire n’est que le quart de finale du match dont la finale sera de réussir à mettre en place une transition démocratique et civile puis organiser des élections libres et transparentes. Pour Me Mountaga Tall et son confrère Mohamed Ali Bathily, les meurtriers et les commanditaires des manifestants des 10, 11 et 12 juillet dernier sont à poursuivre jusqu’à la CPI afin qu’il n’y ait, désormais, plus çà au Mali.

Quant à l’Imam Dicko, sa plainte a été directement auprès du bon Dieu qui le tranchera sans aucune légèreté ni pour ou contre qui que soit.

Fidèle à ses positions nationalistes, Dr Oumar Mariko du parti SADI s’est ouvertement élevé contre les menaces de sanctions agitées par la pseudo Communauté internationale, particulièrement la CEDEAO. Et principalement par la Côte-d’Ivoire et la Guinée-Conakry.

Sans ambages, Oumar Mariko a publiquement dénoncé l’exigence du rétablissement du régime d’IBK prônée par les Présidents Alassane Ouattara et Alpha Condé. A ses dires, c’est parce que ceux-ci tiennent à leurs troisièmes mandats contre la volonté de leurs Peuples.

« Aujourd’hui, c’est une nouvelle ère d’un Mali nouveau qui s’ouvre », s’est félicité M. Ag Ousmane, membre signataire de l’Accord de paix d’Alger. Et il ajoute joyeusement : « Quand un peuple est debout, Dieu est avec lui ». Puis, il conclura que le pouvoir appartient à Allah le Tout Puissant qui le confie à qui il le veut par le canal du peuple. De ce fait, il félicite l’Imam Mahmoud Dicko et le CNSP pour leur engagement républicain et patriotique ayant permis à la libération du pays d’un système oligarchique. Toutefois, il a plaidé pour l’Unité nationale, l’avènement d’un Mali nouveau dans la diversité culturelle, sociale, laïque et démocratique.

De son côté, Ousmane Traoré, incarcéré arbitrairement avec neuf (9) autres jeunes par Me Kassoum Tapo, Ministre ‘‘porte-malheur’’ de la Justice du Régime défunt, fera savoir que l’Armée malienne mérite d’être félicitée et vaillamment soutenue par tout le peuple malien. Idée saluée à sa juste valeur par l’Ambassadeur Souleymane Condé qui a plaidé pour une véritable politique nationale de réarmement militaire et moral des FAMA. Ce dernier a, à son tour, lancé un appel pressant à la CEDEAO afin qu’elle somma de prévenir les risques de troubles dans les autres États membres où les Constitutions sont « violées au su et au vu de tout le monde ».

C’est après qu’arrive le tour du porteur du maillot n°10 du M5-rfp, à savoir l’indomptable Kaou Djim. Tellement enchanté de la victoire conquise de haute lutte par le peuple souverain du Mali et sa vaillante Armée nationale, il se limite à magnifier l’engagement patriotique de l’Imam Mahmoud Dicko qui passe désormais du rang de « Parrain de la classe politique nationale » à celui de « Papa national ».

Pour boucler la boucle, c’est l’Imam Mahmoud Dicko en personne qui interviendra. Après s’être pieusement félicité, l’Imam a effectué sur place deux « raquâtes » en guise de remerciement à Allah le Tout Puissant, puis il a formulé des prières et bénédictions spéciales pour tout le Mali, sa jeunesse, ses femmes, ses travailleurs, tout son peuple ; pour l’Afrique et pour l’humanité tout entière. A l’adresse de tous et de toutes, il a livré un message de paix, de fraternité, d’unité, de réconciliation nationale, de solidarité agissante, de pardon et de cohésion interne.

Aux héritiers potentiels, il a demandé d’être prêts et responsables en tout lieu et en toute circonstance, de se tenir debout sur les remparts et d’être vigilants.

Ensuite, il a précisé que, pour lui, la mission est accomplie ; donc, son ardent souhait aura été de lui laisser retourner dans la mosquée pour diriger les prières étant Imam de profession. Il promet de veiller et de tenir à la stabilité interne et à la quiétude sociale comme à la prunelle de ses yeux.

Dans cette perspective, le désormais « Imam national du Mali » projette une grande tournée à l’intérieur du pays, de Kayes à Kidal, pour apporter le message de paix, de fraternité, de pardon, de réconciliation, d’unité nationale et de solidarité à tous les Maliens.  « Il est temps de chasser les démons de la division, de la haine, des rancœurs entre les Maliens », a-t-il plaidé.

A ses autres frères et amis leaders religieux, en l’occurrence les Imams Ousmane Madani Haïdara du Haut Conseil Islamique, Cheikh Soufi Kané de Ségou, le Chérif de Nioro (Bouyé Haïdara) et le Cardinal de Bamako, S. Zerbo, il leur a tous rendu un vibrant hommage.

Par la même occasion, l’Imam Dicko a su faire preuve de sagesse, d’humilité, de pitié, d’équité et de fraternité à la faveur de tous les Maliens. Il a, dans son intervention, plaidé pour son « Korokè » (son grand-frère IBK). Car, selon ses propres termes : « IBK est après tout un de nous, un Malien comme nous autres ». Ainsi, il souhaite qu’il soit traité en frère et suivant son rang d’ex-haut dignitaire de ce pays.

Mahmoud Dicko s’est incliné aussi devant la mémoire de tous les martyrs du rassemblement du 10 juillet et a formulé des prières spéciales pour toutes les victimes du régime défunt.

A l’adresse des officiers du CNSP, l’Imam a mis un accent particulier sur le facteur ‘‘respect des engagements’’ faits au peuple souverain. « Je dois dire à nos jeunes soldats d’honorer leur serment, leurs engagements », a-t-il insisté publiquement.

Par ailleurs, l’Imam Mahmoud Dicko a envoyé un message fort aux chefs d’Etat de la sous-région et à tous ceux qui brandissent des menaces contre son cher pays. « A ceux-là qui veulent sanctionner le Peuple martyr du Mali, ils seront sanctionnés et châtiés par le bon Dieu. Je veux que ce message leur arrive tous. Moi, contrairement à Me Bathily, je ne leur convoquerai devant aucun tribunal sur terre mais devant le Haut… », mettra-t-il en garde formellement. Et il se félicita et salua de ceux qui se montreront amis et solidaires du Peuple malien à l’image des Présidents sénégalais et burkinabè, dans cette parenthèse éprouvante pour le processus démocratique du Mali.

Suite aux affrontements intercommunautaires sodés par trois morts d’Hommes, déplorés, le jeudi dernier, à Gao, entre des concitoyens arabes et sonrhaïs, l’Imam Dicko a déploré l’incident et a appelé les deux parties au calme et à la retenue puis a prié pour le retour définitif de la quiétude sociale à l’échelle nationale.

Naturellement, le leader religieux s’est prononcé sur le préoccupant cas de l’Honorable Soumaïla Cissé, enlevé depuis le mois de mars dernier, à Niafunké, lors des campagnes des législatives. Il a prié pour sa libération et son retour sain et sauf dans sa famille propre et au sein de sa famille politique et au Mali tout entier.

Djankourou       

Source : L’Aube