Abdelmalek Droukdel, le chef d’al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a été tué jeudi au cours d’une opération menée par les forces françaises dans le nord du Mali, a annoncé la ministre des Armées Florence Parly vendredi soir sur Twitter. Un coup symbolique fort porté par la France, car il était un chef historique du jihad au Sahel.
Abdelmalek Droukdel a donc été tué dans le nord du Mali, très exactement, à Talhandak, à 80 kilomètres de Tessalit, le long de la frontière algérienne. L’opération a été déclenchée jeudi. Abdelmalek Droukdel aurait été tué par le tir d’un drone, mais à cette heure, ce point n’est pas confirmé. Un tir suivi d’une opération héliportée avec le déploiement de troupes au sol.
Le bilan est de cinq morts dont l’émir d’al-Qaïda. Son décès a été confirmé, il ne fait aucun doute, assurent le colonel Frédéric Barbry, porte-parole des armées. Il y a également un prisonnier, l’un des terroristes qui s’est rendu sans combattre. On ne connaît pas encore son identité
Fédérateur des groupes terroristes du Sahel
Né au début des années 1970 près d’Alger, Abdelmalek Droukdel règne en maître absolu depuis un peu plus de 15 ans sur de nombreux groupes jihadistes d’obédience salafiste en Afrique du Nord et dans le Sahel. Il est d’abord l’émir du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), devenu en 2007 al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui a fait allégeance à al-Qaïda.
Al-Qaïda, dont cet ingénieur de formation est d’ailleurs membre du comité dirigeant. L’Afghanistan, il connaît pour y avoir combattu. De retour en Algérie, il est accusé d’avoir commis plusieurs attentats sanglants.
Son mentor, c’était le terroriste jordanien, Abou Moussab Al-Zarqaoui. Et à son image, Droukdel était décrit comme un dur, doté d’une forte personnalité. À partir du sud algérien, il avait su fédérer les principaux groupes terroristes au Sahel, dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), qui regroupe plusieurs mouvements jihadistes du Sahel, dirigé par le Touareg malien, Iyad Ag Ghaly, qu’il avait lui-même adoubé en 2017.
Une disparition qui pourrait désorganiser la filière sahélienne d’al-Qaïda
Et l’un de ses soucis depuis plusieurs mois, selon une source sécuritaire régionale, était de réorganiser ses troupes au Mali, de régler les différends entre Aqmi et l’État islamique dans le Grand Sahara dont les combattants s’entretuent. Sa disparition pourrait donc désorganiser toute la filière sahélienne d’al-Qaïda.
L’armée française revendique également la capture au cours de cette opération d’un cadre important de l’État islamique au Grand Sahara (EIGS), un groupe terroriste rival d’Aqmi qui sévit dans la zone des trois frontières. Le 19 mai dernier, les soldats de l’opération Barkhane capturaient Mohamed el Mrabat, là aussi un vétéran du jihad, chargé du recrutement.
La France vient donc de porter des coups sévères aux deux plus importants groupes terroristes actifs au Sahel.
Source: RFI
Last Updated on 06/06/2020 by Ousmane BALLO