Depuis la fermeture des classes par le gouvernement dans le cadre de l’application des mesures préventives contre le coronavirus, les enseignants non fonctionnaires qui servent dans les écoles privées grouillent dans la souffrance sans soutien de l’Etat, ni accompagnement des promoteurs d’écoles qui se trouvent également, à leur tour, bousculés par leurs locateurs. Une situation délicate qui risque encore de durer.
C’est une vie très dure que mènent ces enseignants des écoles privées depuis la découverte de cette pandémie du coronavirus dans notre pays. Fermées en mi-mars, ces écoles, à part les classes d’examen, ne vont plus rouvrir jusqu’à la rentrée prochaine. C’est donc bientôt trois mois sans salaires pour les enseignants et le reste du personnel de la plupart de ces établissements privés.
Pourtant depuis 2018, ces écoles privées sont les plus constantes et les plus régulières dans l’exécution des programmes scolaires. Jamais concerné par les incessantes grèves, ces écoles étaient de loin le bouclier de l’État dans l’éducation des enfants. Mais avec l’arrivéedu coronavirus, elles ont été parmi les premières victimes comme la plupart d’autres entreprises du secteur privé.
Pas de subvention de l’Etat pour les écoles fondamentales et pas non plus de frais de scolarité à payer par les parents d’élèves. Une situation qui met les écoles privées dans une sérieuse difficulté pour la prise en charge des salaires du personnel. Interrogé sur le sujet, certains enseignants se disent consternéspar la situation.
Aboubacar Sogodogo, enseignant à l’école fondamentale de Diankoro Sangaré de Niaréla explique : « Il est tempsque l’État prenne ses responsabilités face au coronavirus, parce qu’il est de son devoir de protéger les citoyens contre cette pandémie. Mais comment est-ce que dans la foulée des familles peuvent êtrevictimes des décisions prises par ce même gouvernement. Moi, je pense qu’on aurait dû penser à notre situation. Imaginez un chef de famille dont les conditions de travail laisse à désirer passe six (06) mois sans salaires…Et bien c’est ce qui risque d’arriver.»
Tout comme lui, Seydou Kodio est un enseignant d’une école fondamentale à Sarambougou dans la commune de Sangarébougou. Il pense que l’État doit accorder au moins une subvention spéciale aux écoles privéesneserait-ce que pour cette période de pandémie. «Ona entendu l’annonce de sommes gigantesquedpour aider les entreprises, notamment celles du secteur privé. Mais sur le terrain, il se ne passe absolument rien. Moi, je peux vous témoigner qu’il y a des enseignants des écoles privées qui n’ont pas été payés depuis le mois de mars et on se dirige tout droit vers les vacances de trois mois, donc c’est vraiment difficile. Il faut que l’État apprenne à prendre des décisions qui protègent tous ses citoyens. Aujourd’hui, les parents d’élèves, durement affectés, ne peuvent laisser leurs enfants suivre les cours à domicile. Parce que d’un côté, ils n’ont pas les moyens pour payer, de l’autre, ils ne savent pas comment s’organiser sur le plan sanitaire, ils se disent que nul n’est à l’abri, parce qu’on a paniqué tout le monde avec cette pandémie », a-t-il ajouté.
Pour l’heure, ces parents ne peuvent qu’être patients dans la souffrance en attendant une décision sage du gouvernement.
Amadou Basso
Source : Ziré
Last Updated on 03/06/2020 by Ousmane BALLO